Cette semaine, le sport paralympique était à l'honneur dans plusieurs lycées de Charente-Maritime. À La Rochelle, des élèves du lycée Jean Dautet ont pu tester des activités en se mettant à la place des sportifs en situation de handicap, en fauteuil, ou encore les yeux bandés.
Du 4 au 9 février, c'est la semaine du sport olympique et paralympique en Charente-Maritime. À La Rochelle, les secondes section sport du lycée Jean Dautet ont pu découvrir grandeur nature l'univers de sportifs handicapés.
Premier sprint en fauteuils pour ces jeunes filles plus habituées aux terrains de rugby. Les choses se compliquent quand il faut se relever sans les jambes, selon Lilou :
C’est hyper dur, il faut être musclée. D’habitude on n’a pas l’impression de se servir de nos muscles, alors que là, les épaules et les avants-bras… Tout se muscle.
La pratique vaut plus que de long discours pour découvrir la vie quotidienne des sportifs handicapés. Dans le gymnase, des lycéens participent à un match de torball, un sport de ballon qui est pratiqué par des sportifs déficients visuels. Ici, les élèves ne peuvent compter que sur leurs oreilles pour plaquer le ballon.
Les avis sont mitigés : "C’est un peu stressant de ne pas pouvoir voir autour de soi, de n’avoir que les bruits. Mais c’est agréable", confie Rosie. "Je trouve que c’est bien de se priver d’un de ses sens pour en favoriser un autre", estime Christophe.
Plus qu'une découverte, cette confrontation avec le handicap a permis à ces jeunes en section rugby et voile d'expérimenter une nouvelle approche du sport. Yannick Perati est la professeure d'éducation physique et sportive de la section rugby féminin :
Le principal objectif pour des intervenants comme Noël Pacault, joueur de foot fauteuil, est de bousculer les idées reçues.On a senti que ça les obligeait à revenir sur elles-mêmes. Alors qu’hier, elles étaient toutes en compétition, elle n’avaient pas ce comportement. D’habitude, personne ne s’écoute, mais là, elles sont obligées de s’écouter.
Pour Catherine Lafitte, vice-championne de France de natation en 2010, il faut aussi sensibiliser les proches de personnes en situation de handicap.Il y a encore beaucoup de gens ont peur de nous, ou qui sont impressionné quand ils voient le fauteuil.
Des messages qu'il faudra encore répéter l'année prochaine, lors d'une nouvelle journée de sensibilisation qui sera cette fois organisée par les lycéens.Certaines personnes sont cloîtrées chez elles, les familles les surprotègent, en leur disant "tu ne peux pas faire ça, ce n’est pas possible pour toi". Mais le sport, c’est une thérapie.