Le Président de la République a su trouver le ton juste pour parler aux armateurs et industriels réunis aux Assises de l'économie de la mer, à La Rochelle. Et ce, sans promettre le moindre euro.
C'était une première. A La Rochelle, François Hollande est venu ce mardi assurer son soutien aux professionnels de l'économie maritime aux Assises de l'économie de la mer. Dans la salle, une foule de costumes-cravattes et de képis attendaient avec impatience ses propositions. Malgré l'absence de grandes annonces, les industriels ont applaudi le discours du Président de la République. Trois questions à l'organisateur de l'événement, Jean-Marie Biette.
Que retenez-vous du discours du Président Hollande ?
Jean-Marie Biette : Un engagement certes tardif mais très clair en faveur de la politique maritime. La plupart des gens trouvent que c’est un bon discours parce que ce n’est pas un discours de saupoudrage de fin de mandat avec la distribution de quelques millions par ci par là. Il a fixé un réel objectif pour 2030 et a promis d’organiser des réunions mensuelles entre le public et le privé pour commencer à déblayer les chantiers les plus urgents.
Cela n’engage à rien…
Tout commence par le verbe… Mieux vaut ce genre de discours qui n’engagent à rien plutôt que rien du tout. François Hollande est le premier à dépasser le discours nostalgique sur la France maritime ou celui vantant les mérites de la France, deuxième domaine maritime derrière les Etats-Unis. C’est une étape nécessaire pour aller vers un véritable plan. Désormais, les acteurs du secteur maritime français vont le prendre au mot. Ils ne vont pas aller à des réunions juste pour le plaisir de discuter. Il est évident qu’on ne croira à ces engagements que si des décisions lourdes sont prises très rapidement en matière de financement d’infrastructures : par exemple, la création de lignes ferroviaires dédiées au transport de marchandises aux abords des ports.
Vous avez assisté à la rencontre entre le Président et les professionnels du secteur. Comment ont-ils réagi à ses annonces ?
C’était assez curieux comme rencontre, car chacun était venu avec ses doléances très sectorielles. Mais ça n’est pas le travail d’un Président de la République d’y répondre : on a trop souffert ces quinze dernières années de ces présidents qui viennent régler des questions qui relèvent de leurs ministres. On sentait que les professionnels du secteur ont -pour la très grande majorité- salué le discours de François Hollande.