La Rochelle. Sea Shepherd expose un dauphin mort sur le vieux port

L'ONG Sea Shepherd, dédiée à la protection des écosystèmes marins et de la biodiversité dénonçait ce jeudi les captures accidentelles de dauphins par les pêcheurs. Ses militants ont déposé un dauphin mort sur le vieux port de La Rochelle.

Ce jeudi après-midi, un dauphin, retrouvé sur la plage de Fromentine en Vendée, a été exposé sur le quai Duperré du vieux port de La Rochelle. Sea Shepherd dénonce les captures accidentelles de dauphins par les pêcheurs.

Frapper les esprits

Le but évident de cette exposition macabre était de sensibiliser la population et les pêcheurs à ces captures accidentelles mais mortelles pour les cétacés. Sur la queue de ce mammifère marin, on pouvait voir une large coupure. Probablement suite à un coup de couteau donné par un marin pêcheur afin de dégager de ses filets l'animal piégé.

Une lutte acharnée contre les chaluts et filets dormants

Les six militants de l'ONG rappellent que la pratique des chaluts et filets dormants sont de véritables fléaux pour les dauphins. En décembre dernier, une vaste campagne a été lancée par l'association de préservation du monde marin. Elle rappelle que près de 6.000 dauphins sont tués par an, juste sur les côtes de la façade atlantique.

Le nombre de dauphins communs est estimé à 200.000 dans le golfe de Gascogne. Pour les scientifiques, si plus de 1,7% de la population meurt à cause des activités humaines, elle est en danger. "On est largement au-delà", constate Hélène Peltier, soulignant que "les animaux tués accidentellement sont en pleine santé".

En 2017, l'Observatoire Pélagis tirait déjà la sonnette d'alarme avec une estimation moyenne 3.500 dauphins tués (mortalité trop importante pour la survie de l'espèce). 2019 affiche le chiffre catastrophique d'une moyenne de 11.300 dauphins tués.

En février 2019, Sea Shepherd a mené une patrouille sur le plateau de Rochebonne, face aux Sables-d'Olonne (Vendée).

Des actions mises en place par les pêcheurs depuis 2017

Dans un communiqué le Comité National des Pêches indique que :
  • Le projet PIC (analyse de l’utilisation des Pingers à Cétacés) a permis le test de nouveaux pingers (répulsifs sonores) plus performants. Les expérimentations ont montré une diminution de 65% du nombre de dauphins communs capturés accidentellement.
  • Les pingers se sont donc montrés efficaces pour les pélagiques mais on observe en 2019 une augmentation du nombre d’échouages sur la côte
  • Atlantique.
  • Qu'un groupe de travail a été mis en place sur les captures accidentelles par les Ministères en charge de l’écologie et de la pêche.

Les autres actions mises en place pour la campagne 2019-2020

  • Mise en oeuvre des actions du programme LICADO et poursuite des tests pour obtenir les solutions de réduction les plus efficaces pour chaque flottille.
  • Poursuite de l’utilisation des pingers par les chalutiers pélagiques, avec l’adoption de mesures techniques correctives pour optimiser leur fonctionnement.
  • Engagement des professionnels à embarquer tous les observateurs mis à disposition par l’administration française afin d’amplifier un ambitieux programme d’observation en mer
  • Soutien à l’application de l’obligation déclarative, notamment par l’information des professionnels et la distribution des guides d’identification des mammifères marins, pour que chaque capture accidentelle soit correctement renseignée
  • Mise en place du projet ObsenPêche, avec pour objectif de développer un réseau de pêcheurs sentinelles (extension de l’application ObsEnMer déclinée spécifiquement pour les pêcheurs, permettant une observation en temps réel).
  • Recrutement d’un chargé de mission conduisant des enquêtes de terrain auprès des patrons pêcheurs pour mieux comprendre le phénomène des captures accidentelles.

Reportage d'Éric Vallet, Pierre Lahaye et Maud Coudrin.

 
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