C'était le match des extrêmes entre le leader du championnat et Agen, "la lanterne rouge". La logique a été respectée et le Stade Rochelais s'impose sans coup férir 13 à 43.
Il est rarissime qu'un talonneur nous fasse le "coup du chapeau", le fameux "hat-trick" comme on dit chez la perfide Albion. Il est tout aussi rare qu'une équipe marque plus de quarante points à l'extérieur. Hier soir, pour le compte de la treizième journée du championnat, le suspens n'a pas duré très longtemps sur la pelouse d'Armandie. Treize matches et toujours aucune victoire pour les Lot-et-Garonnais privés il est vrai de leurs titulaires en première ligne (blessés ou suspendu).
Une histoire de "gros"
Comme la semaine passée face au Racing, les hommes de Régis Sonnes ont pourtant bien débuté la partie avec un essai comme à l'entraînement applati par Abadie. Une pénalité plus loin, le SU Agen mène même 8 à 0. Mais, un peu avant le quart d'heure de jeu, Brice Dulin, le régional de l'étape, choisit la pénaltouche plutôt que les trois points. "Si on ne fait pas les choses dans l'ordre, ça va être compliqué", avait prévenu dans la semaine celui qui a appris le rugby ici, à Armandie. Et "les choses dans l'ordre",souvent dans ce sport, c'est une histoire de "gros".
Pénaltouche donc et trois pick and go plus loin, c'est le voisin d'Auch Pierre Bourgarit qui plonge dans l'en-but. Cinq minutes plus tard, c'est cette fois au sortir d'une mêlée que le Sud-Af Brian Liebenberg alourdit l'addition. On se dit que la soirée va être longue pour les Agenais. Par trois fois pourtant, ils perturbent la touche rochelaise, seul bémol à noter de la très bonne performance des Maritimes hier soir. Mais, à chaque fois que Atonio et ses potes sont dans le camp adverse, ils scorent.
A la demi-heure de jeu, nouvelle touche après une énième pénalité sifflée contre le SUA, complètement débordé par la puissance de l'invité du jour. Bourgarit s'extirpe d'un groupé-pénétrant pour son deuxième essai. Pour ne rien arranger à leurs affaires, stupidement, Victor Moreau écope d'un carton jaune après avoir "chatouillé" les lombaires du même Bourgarit qui, avant la mi-temps, est servi par Leyds pour parachever donc son "hat-trick". "Le troisième, y a plus qu’à courir !" s'excuse le talonneur au micro de Canal Plus,"ce n’est pas les meilleurs essais que j’ai marqué dans me jeune carrière, mais, c’est déjà bien, c’est gratifiant".
"On a fait le job."
Au retour des vestiaires, c'est au tour d'un autre international gersois de s'illustrer. Le capitaine Alldritt, salué comme un des meilleurs troisième ligne du rugby mondial en 2020, profite lui aussi du travail de sape du pack rochelais pour scorer à deux reprises. Bien naturellement, les Jaune et Noir vont fatalement lever un peu le pied en fin de rencontre et, c'est après une interception de Railevu que Lagarde sauve l'honneur mais pas la patrie. 43 à 13, c'est dur à encaisser.
On a fait le job. On ne va pas se cacher ; on était venu ici pour chercher la victoire et ces cinq points. On a eu un peu de difficulté en début de match mais on a bien réagit derrière. Ce soir, on va rester premier. C’est bien pour tout le monde, c’est bien pour le club. On va repartir au travail dans de bonnes conditions. Il reste encore treize matches. On n’a fait que la moitié. La semaine prochaine, on a un gros défi qui nous attend au Racing donc il va falloir répondre présent.
Le mois de janvier s'annonce en effet "velu" pour les Rochelais qui affrontent donc le Racing 92 le week-end prochain avant de recevoir Toulouse le 30 au stade Marcel Deflandre. Deux rencontres au sommet que ne jouera peut-être pas l'arrière Brice Dulin qui soufrirait d'une fracture du nez.