Alors que les bateaux du Vendée Globe entament leur remontée de l'Atlantique, Yannick Bestaven à bord de Maître Coq IV a laissé la première place de la course à son concurrent direct Charlie Dalin (Apivia). Le navigateur rochelais avait fait la course en tête depuis presque un mois.
La remontée de l'Atlantique qui va conduire les bateaux jusqu'aux Sables-d'Olonne promettait quelques surprises, la première s'est produite ce lundi soir 11 janvier 2021. Charlie Dalin sur Apivia) a pris la tête du Vendée Globe en dépassant Yannick Bestaven (Maître Coq). Le navigateur rochelais était leader depuis près d'un mois mais il s'est englué dans une zone sans vent.
Les 400 milles nautiques (740 km) d'avance que Yannick Bestaven avait la semaine dernière sur Charlie Dalin, son poursuivant direct, ont fondu petit à petit. En prenant une route plus à l'ouest que ses concurrents, le marin rochelais a navigué dans une zone de vents très faibles. Ce mardi matin, Bestaven se retrouve en troisième position derrière Charlie Dalin et Thomas Ruyant. Dans une vidéo réalisée hier lundi 11 janvier, il s'est montré dépité par le manque de vent.
"C’est dur. C’est dur car tout le monde est revenu, c’était prévu. Après plus de 60 jours de course faut avoir le moral...Tout ça avec 36/38 degrés sur le pont."
Porté depuis quatre jours par des humeurs favorables, @ApiviaVoile a repris la tête du 9e Vendée Globe. Encalminé dans l’Ouest du « pot au noir du Sud », @YannickBestaven n’a pu que subir. Ce #VG2020 monté sur ressorts est décidément très étonnant.
— Vendée Globe (@VendeeGlobe) January 12, 2021
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"C'est la dure loi de la régate"
Lors d'une vacation radio ce mardi matin, Yannick Bestaven nous raconte les dernières heures qu'il vient de vivre et revient sur les conditions de course rendues très difficile par l'absence de vent.
"On est dans la molle, je commence à être un petit peu plus entraîné que les autres car ça fait deux jours que j’y suis. Il faut faire avec. C’est la dure loi de la régate. Je savais qu’il y avait cet anticyclone de Sainte-Hélène qui se coupait en deux avant de regrossir sur nous, il n’y a pas de surprise. On n’est vraiment pas verni par les conditions météo depuis le début et ce n’est pas à cette vitesse là qu’on va battre des records. Toute la journée d’aujourd’hui va être compliquée, à l’Est comme à l’Ouest. Je pensais au début qu’en étant plus à l’Ouest, je sortirais peut-être le premier, mais je ne peux pas dire, d’un fichier à l’autre, ça change dans tous les sens. Je suis là où j’ai pu aller avec le vent que j’avais dans la molle. Je fais du « gagne petit » en essayant de me rapprocher de la route directe. On reprendra la course quand on aura des vents plus établis.
Il y a un petit peu de clapot, histoire de faire trembler tout le bateau et de bien réduire la vitesse une fois que t’es un petit peu lancé. Lorsqu’il est lancé à 5,7 nœuds, il s’arrête à 4,3 nœuds. Il fait très chaud, déjà 35 degrés ce matin, hier j’ai eu jusqu’à 38°C.
J’ai été beaucoup aux écoutes, aux virements de bords et aux changements de voiles. Et ce matin je n’y touche pas, je laisse faire le truc, ça va tout droit, je ne suis pas sûr que ça avance plus vite en étant dessus. Cette nuit il y avait des petits grains à 12 nœuds donc il fallait vite choquer et il n’y avait plus rien derrière. Ce sont des conditions instables.
J’en ai profité pour me doucher et pour faire quelques réparations. Je fais tout pour que le temps passe vite, pour ne pas que mon cerveau s’emballe. Je trouve des occupations.
Un regroupement prévisible pour Jean-Yves Bernot, le routeur météo
Devant ses écrans d'ordinateurs, le routeur météo, Jean-Yves Bernot, installé en Charente-Maritime, avait annoncé que cette dernière partie du Vendée Globe 2020 allait être mouvementée. Il avait prévu le regroupement des bateaux dans cette remontée de l'Atlantique. Jean-Yves Bernot l'assure la fin de course peut encore réserver des surprises notamment au niveau des conditions météo.
On remonte vers l'anticyclone des Açores et peut-être les coups de vents forts de l'Atlantique Nord.
Classement mardi 12 janvier à 5 heures :
1. Charlie Dalin (FRA/Apivia) à 4.663,1 milles de l’arrivée
2. Thomas Ruyant (FRA/LinkedOut) à 18,3 milles du premier
3. Yannick Bestaven (FRA/Maître Coq IV) 25,8
4. Damien Seguin (FRA/Groupe Apicil) 40,9
5. Louis Burton (FRA/Bureau Vallée 2) 56,7