Cet homme de 32 ans était jugé par la Cour d'assises de Charente-Maritime pour des violences ayant entraîné la mort de son bébé de deux mois en avril 2012, Il a été condamné mercredi soir à 15 ans de réclusion criminelle.
En revanche, l'homme a en revanche été acquitté des faits de maltraitance sur ce bébé et sur sa jumelle. La mère des enfants, âgée de 29 ans, qui comparaissait pour ne pas avoir dénoncé les violences, a également été acquittée.
L'avocate générale avait requis à l'encontre du père une peine de 20 ans de réclusion et à l'encontre de la mère 18 mois de prison dont 12 fermes. "C'est un verdict équilibré", a réagi l'avocate du jeune homme, Me Elisabeth Rabesandratana, qui avait estimé dans sa plaidoirie que "ce qui est arrivé était totalement prévisible".
"Tout le monde sait comment on fait les bébés, mais personne ne sait comment on fait les papas. C'est tout le drame de ce garçon", avait-elle plaidé, en citant un tube à la mode du chanteur Stromae. Le père a reconnu que le 22 avril 2012, lors d'une brève absence de la mère, il avait appliqué sa main sur la bouche du petit Ethan pour le faire taire et s'était aperçu après ce geste que l'enfant ne respirait plus. Mais l'autopsie avait montré que le nourrisson portait aussi des symptômes de "secouement" et trois fractures aux bras, antérieures au jour du décès. Le même jour, les médecins avaient constaté un hématome au visage de sa jumelle.
Aucun des deux parents n'a toutefois pu expliquer à l'audience les traces de maltraitance observées sur les jumeaux. L'avocate de la mère, Me Dorothée Dietz, a également évoqué un "verdict juste". "Il y a beaucoup de mystère dans ce dossier", avait-elle plaidé, évoquant en particulier la fracture du bras du bébé que des proches ou des professionnels de santé et des services sociaux n'avaient pas remarquée. "Comment peut-on reprocher à la mèrede ne pas l'avoir détectée?", avait-t-elle souligné.
Taiseux, gêné par des trous de mémoire au cours des audiences, l'accusé a eu ses premiers mots spontanés lors de son ultime prise de parole: "Je regrette, j'ai honte de ce que j'ai fait", a-t-il déclaré. La représentante du Parquet général, Laurence Lepez, avait évoqué le "procès de l'égoïsme", celui d'un homme "qui ne s'occupe pas de ses enfants". Sans emploi, comme son ex-compagne, l'homme était jugé en état de récidive, déjà condamné à quatre mois de prison en 2011 pour des violences sur la mère et la première fille de celle-ci.
Le magistrat avait décrit la mère des jumeaux et de deux autres enfants d'une première union comme une "femme battue", "sous la coupe" de son compagnon, ce qui "n'excuse pas tout". Une mère "qui ne voulait rien voir", avait-t-elle ajouté.