Qui aurait pensé il y a encore quelques semaines que l'élastique allait devenir un bien ultra recherché. Toutes celles et ceux qui se sont lancés dans la confection des masques en tissu le savent, trouver de l'élastique est devenu très difficile. Alors, le sytème D est parfois appelé à la rescousse.
Face à la pénurie d'élastiques pour réaliser les masques, un habitant de La Tremblade en Charente-Maritime a fait fonctionner son imagination et a eu une idée particulièrement ingénieuse grâce à un souvenir d'enfance, soudainement revenu.
Avant de valider son idée, il est allé demandé son avis à un professionnel en se rendant à la charcuterie voisine. Olivier Combas, charcutier-traiteur à La Tremblade a tout d'abord été un peu surpris puis il a jugé l'idée plutôt bonne.Je me suis dit qu'avec le problème d'approvisionnement des élastiques, il fallait trouver une autre solution. En touchant les élastiques d'un masque, je me suis souvenu que quand j'étais gamin j'attachais les poulets chez un charcutier avec des élastiques spéciaux.
Christian Desbordes, auto-entrepreneur en multiservices à La Tremblade
L'élastique alimentaire qui sert notamment à ficeler les poulets pour les rôtir est conçu pour résister à une chaleur de 200 degrés et est particulièrement maniable et résistant.C'est un peu bizarre mais pourquoi pas. L'élastique que nous utilisons résiste à la chaleur, il résiste à tout.
Des masques plus faciles à coudre
Restait désormais à faire valider l'idée par les couturières de la commune en pleine confection de masques en vue du déconfinement. L'essayer c'est l'adopter, pour Lea Guilet, couturière bénévole, elle y trouve même des avantages par rapport à l'élastique plat de couture.Le résultat est concluant et offre aussi l'avantage de réduire considérablement le coût de production car l'élastique alimentaire est beaucoup moins cher que l'élastique plat , surtout en temps de pénurie où les prix ont parfois grimpé de façon spectaculaire.Ça rend la fabrication plus facile parce que l'élastique est rond. On fait une coulisse sur le côté, on le glisse dedans et on fait le nœud et c'est fini. On n'a pas à coudre l'élastique.
Lea Guilet, Trembladaise et couturière bénévole
Face à une demande sans précédent
L'élastique est devenu rare en quelques jours quand les particuliers, les collectivités ou les entreprises ont commencé à fabriquer des masques en grand nombre. Dans les supermarchés, les étalages ont été vite dévalisés et après la réouverture des magasins de tissus (jugés comme de première nécessité), les clients ont souvent fait de longues files d'attente pour pouvoir en acheter...ou pas. Les stocks se sont vite épuisés et pourtant la production a parfois été multipliée par dix dans certaines usines mais l'offre n'a pas encore rattrapé la demande.Le patron d'une entreprise de fabrication installée en Auvergne, Jean-Damien Gauthier, explique que dans son usine, la production est passée "de 150.000 mètres d'élastique tressé à près de 700.000 mètres par semaine". Même constat pour le groupe normand Lécuyer, producteur de textile pour l'aéronautique, le luxe ou le secteur médical. Il était déjà l'un des gros fabricants français d'élastiques pour des masques à usage médical. La montée en cadence, là aussi, a été exponentielle.
Cette entreprise fabrique à la fois des élastiques pour les masques chirurgicaux et une gamme classique adaptée pour les masques en tissu.De 5 à 10 millions de mètres d'élastiques produits chaque semaine, on est passés à plus de 50 millions.
Charles Odend'hal, producteur de textile
Car l'élastique utilisé pour les masques doit être assez résistant et doit pouvoir tenir des lavages répétés à 60 degrés.
L'imagination des couturières et couturiers a été mise à contribution pour pallier le manque dans les commerces et à l'instar de Christian Desbordes à La Tremblade qui s'est tourné vers l'élastique alimentaire d'autres ont utilisé des morceaux de chambre à air, de vieux collants, des bretelles de soutien-gorges ou du ruban extra-fort.
Quand devrons nous porter un masque ?
- Dans les transports : dès lundi 11 mai, le port du masque sera obligatoire dans les transports à partir du lundi 11 mai partout en France. Cette obligation s'applique aux trains, aux bus et aux avions. En cas d'infraction, l'amende sera de 135 euros. Les chauffeurs de bus, tramways, taxis ou VTC qui ne disposent pas d’une vitre de protection devront aussi porter un masque.
- Au travail, si les salariés ne peuvent pas respecter la distanciation sociale avec leurs collègues.
- Au collège : il sera obligatoire pour les enfants scolarisés au collège mais aussi pour les professionnels qui y travaillent ainsi que pour les enseignants et le personnel en primaire.
- Pour tous les personnels de la petite enfance. Il est déconseillé aux plus petits à cause des risques d’étouffement.