Après une semaine de tensions dans les prisons, nous avons voulu connaître le quotidien des surveillants de prison en nous rendant à la maison d'arrêt de St-Martin-de-Ré. Témoignage d'Emmanuel Giraud, le représentant du syndicat FO-Pénitentiaire.
Après une semaine de tensions dans les prisons et une série d'agressions, deux des trois principaux syndicats pénitentiaires, l'Ufap-Unsa (majoritaire) et la CGT, ont suspendu jusqu'à lundi les blocages pour permettre à leurs collègues d'examiner les propositions faites hier soir par le gouvernement sur la sécurité et l'emploi. FO, qui ne participait pas aux négociations, a décidé de durcir le ton.
Le projet d'accord prévoit la création de 1.100 emplois de surveillants sur quatre ans, dont une première tranche de 100 emplois dès 2018, ainsi que des mesures pour améliorer la sécurité des des gardiens et un régime de détention défini pour les détenus terroristes et radicalisés .
FO dénonce un simple effet d'annonce et appelle à durcir les blocages. Les surveillants veulent être reçus par Matignon et comme Emmanuel Giraud, sur l'île-de-Ré, ils se déclarent déçus par les annonces du gouvernement et choqués par les charges de CRS contre leurs collègues à Fleury-Mérogis .
Le profession souffre en effet à la fois de son image et des conditions de travail et n'attire pas les candidats."1 100 postes sur quatre ans, c'est du saupoudrage, ça représente trois ou quatre agents sur chaque établissement répartis sur le territoire. Et ce sera très compliqué pour l'administration pour trouver à recruter" constate Emmanuel Giraud.
"C'est de la souffrance familiale, c'est de la souffrance sociale. Notre administration a le taux de divorce et de suicide le plus important de toute la fonction publique" ajoute le représentant syndical.
Le reportage d'Olivier Riou, Marc Millet et Christophe Pougeas :