Première production française d'Amazon, "Le bal des folles" a choisi la cité de Colbert et notamment l'ancien hôpital de la marine comme décor naturel. Le tournage, orchestré par l'actrice Mélanie Laurent, va durer deux mois.
Promoteurs immobiliers et élus avaient envisagé, par le passé, bien des scénarios pour l'Hôpital de la marine. Mélanie Laurent, elle, y a tout de suite vu un écrin idéal pour y reconstituer un autre hôpital, celui de la Pitié-Salpétrière. Il faut dire que le lieu s'y prête à merveille, verrières, boiseries et hauts plafonds. Nous nous retrouvons donc à Paris en 1885. Le professeur Charcot, chef du "service des histériques", y organise régulièrement des séances d'hypnose où se presse la bonne bourgeoisie. L'éminent neurologue, précurseur de la psychanalyse, attire les curieux, à moins que ce ne soit ses "patientes", jeunes femmes souvent bien injustement internées, des "folles". En plus de ses cours publics, Charcot y organise également à la mi-carême un bal.
Une grosse production et une aubaine pour la ville
Cette histoire, Victoria Mas l'a racontée dans son premier roman, "Le bal des folles", prix Renaudot des lycéens en 2019. Elle a également visiblement inspiré l'actrice Mélanie Laurent et séduit Amazon. Le groupe américain se lance ainsi dans sa première production française. Au casting, Mélanie Laurent sera entourée notamment de Lou de Laâge et Emmanuelle Bercot. Une grosse production donc et une aubaine pour la ville.La sous-préfecture de Charente-Maritime, on le sait, est célèbre grâce à ses "demoiselles". C'était en 1966 et Jacques Demy avait déjà joyeusement perturbé le quotidien des rochefortais. Cet hiver, ils seront près de 150 techniciens, mais aussi des centaines de figurants à réveiller "la belle endormie", très cinématographique surnom de Rochefort.
Ce sont des gens qui logent sur le secteur, qui mangent sur le secteur... tout ça, c'est de l'économie locale. A partir du moment où la collectivité met un euro dans un tel projet, le retour sur investissement est évalué à 7,60 euros, pour le commerce local mais aussi en retombées touristiques parce que, derrière, c'est aussi une très belle vitrine sur notre patrimoine et notre région.
Faciliter la vie des productions
Edouard Molinaro, Mathieu Amalric ou encore Jean Becker sont déjà tombés sous le charme de Rochefort par le passé. Trois téléfilms, une série TV, un long métrage ; depuis trois ans, la communauté d'agglomération affiche un certain volontarisme politique pour accueillir les caméras de cinéma sur son territoire. En plus du fonds régional de soutien audiovisuel, elle a créé une mission destinée à accompagner les productions et leur facilité la vie.Certaines scènes ont également été tournées dans le bureau du maire de l'hôtel de ville de La Rochelle. D'autres productions sont annoncées courant 2021 à Rochefort. "Le bal des folles" sera exclusivement diffusé l'année prochaine sur Prime Video, la plateforme du géant Amazon, en France et dans le monde entier. Une belle opération promotionnelle pour Rochefort et la Charente-Maritime.Lorsqu'on arrive sur un territoire dont on n'est pas originaire, c'est parfois difficile d'avoir les portes ouvertes et donc l'important, c'est d'avoir un interlocuteur sur place. On met des locaux à disposition des productions. Ça peut être aussi, grâce à nos collègues du patrimoine, de trouver le lieu idoine pour tel décor et faciliter le travail des repéreurs et des régisseurs. C'est un gros travail de mise en relation.
Eric Vallet et Pierre Lahaye ont eux aussi filmé le patrimoine rochefortais :