Loi Littoral : le restaurant Le Lido de Royan va être démoli

Le gérant du restaurant qui avait ouvert ses portes en 1950 sur la plage de Royan se savait en sursis. S'appuyant sur la Loi Littoral, l'État lui intime l'ordre aujourd'hui de cesser son activité.

C'est par un courrier de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) reçu la semaine dernière que Dominique Noël a appris la nouvelle tant redoutée. Fin octobre, il devra fermer les portes du Lido et le restaurant sera voué à la démolition. Propriétaire de l'établissement depuis dix-sept ans maintenant, le restaurateur s'acquittait, tous les ans, d'une redevance pour une autorisation d’occupation temporaire de la plage et avait passé un nouveau contrat de trois ans avec les autorités. Un contrat qui arrive à son terme. Cette sanction, il la prend comme "un coup de massue". 

Ce qu'on voudrait, c'est de pouvoir continuer encore quelques années, éviter que ce bâtiment soit détruit parce que c'est dans l'histoire du pays Royannais et après, éventuellement, avoir une indemnisation de départ, chose qui me semblerait normale, mais là, c'est encore très compliqué.

Dominique Noël, propriétaire du Lido

Alors évidemment, le Lido n'est pas de la première jeunesse et mériterait d'être raffraîchi. Mais il fait parti de la carte postale et certains royannais comme Paulette y sont encore très attachés.

J'ai pris ici mon premier Martini on the rocks avec des chips en 1953 en compagnie de mon futur époux ! je suis très peinée, c'est un endroit mythique de Royan sur cette plage. C'est vraiment Désolant.

Paulette Russeil, Habitante de Royan

Si la Loi Littoral qui s'applique aux 5.500 kms des côtes françaises en métropole date de 1986, c'est un décret relatif aux concessions de plage de mai 2006 qui a scellé le sort de tous les restaurants et autres paillotes qui avaient pris leurs aises depuis longtemps dans les stations balnéaires de l'Hexagone. Au moment de la publication du décret, une certaine tolérance était pourtant demandée aux autorités locales ; "afin d'assurer une certaine souplesse dans la mise en œuvre des dispositions règlementaires, les préfets ne manqueront pas d'en faire une application adaptée aux situations de chaque plage concernée", pouvait-t-on lire alors. N'en restait pas moins que la loi stipulait bien désormais que les installations ne pouvaient occuper le domaine public maritime plus de six ou huit mois par an et qu'elles devaient être démontées après chaque saison. Non loin de là, à Saint-Georges-de-Didonne, deux autres restaurants jouissent encore d'une autorisation jusqu’en 2022. Claude Bretaudeau espère que la Cazuela, son restaurant, ne subira pas le même sort que le Lido. 

Je pense que tout ça a été fait surtout parce que, sur la Côte d'Azur, il y avait beaucoup trop d'affaires. Ils avaient privatisé toutes les plages, les gens ne pouvaient pas avoir un mètre carré pour mettre leur serviette, ce n'est pas normal. Chez nous, on a de la place.

Claude Bretaudeau, propriétaire de La Cazuela

Du côté de l'Hôtel de ville, pendant longtemps, c'est, ironie de l'histoire, un ancien Président du Conservatoire du Littoral qui siègeait. Sur ce dossier du Lido, Didier Quentin se montrait plus compréhensif, rappelant que la construction de l'établissement avait été autorisée par une délibération du conseil municipal, elle-même approuvée par les services préfectoraux. Changement de ton avec l'élection du nouveau maire Patrick Marengo : la loi, c'est la loi et la municipalité va lancer un appel à candidature pour un nouveau projet "démontable" qui répondra aux exigences de la DDTM. Les jours du Lido sont comptés.

Reportage de Pascal Foucaud et Pascal Simon :
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