Plus écologique et moins coûteuse : à première vue, la patinoire synthétique a tout pour séduire. Les sensations de glisse ne sont pourtant pas tout à fait les mêmes. Comparaison entre Royan et Dolus-d'Oléron, qui ont chacune fait le choix d'un revêtement différent.
Alors que le changement climatique et l'urgence écologique s'invitent chaque jour un peu plus dans les débats, de plus en plus de villes font le choix d'une patinoire synthétique pour animer les fêtes de fin d'année, à l'image de la municipalité de Dolus-d'Oléron. Au risque de froisser les afficionados du patin qui préférent le revêtement en glace véritable.
La glace plébiscitée par les amateurs
Car pour les adeptes de sensations authentiques, il n'y a pas photo : c'est sans conteste la glace qui remporte leur adhésion. Chaque hiver, Collin Vigneron fréquente assidument la patinoire - de glace - de Royan pour s'y exercer à réaliser des figures. "Rien que quand on freine et qu'on envoie des jets, c'est génial, explique-t-il, enthousiaste. C'est vraiment un plaisir de sentir la glace craquer sous mes patins."En effet, la glace offre une meilleure expérience de glisse que le synthétique, bien que celui-ci tende même à se populariser au niveau professionnel, pour les entraînements de hockey notamment, à en croire certains constructeurs. Pour autant, la surface constituée de plastiques denses, les polymères, nécessite plus d'effort qu'un revêtement fait de glace et engendre une usure plus rapide des patins.
Le synthétique moins onéreux ...
Mais au-delà de l'expérience de glisse, acquise à la glace, la contrainte économique est une réalité. Surtout pour de petites communes dont le budget alloué aux animations de fin d'année est limité. Entre la mise en place, les frais de fonctionnement et l'entretien, la ville de Royan a dû débourser 120 000 euros pour cinq semaines d'exploitation, contre seulement 11 000 euros à Dolus-d'Oléron, où la glace synthétique s'est imposée dès 2011.Installée dans la salle des fêtes de la commune, cette dernière ne nécessite aucun entretien et n'est pas soumise aux contraintes climatiques extérieures. Contrairement à la structure royannaise. "À cause des intempéries, on a du fermer un samedi, regrette Jean-Paul Clech, adjoint au maire de Royan. Malheureusement le public attendait, mais avec le vent et la pluie on a eu du mal à obtenir une glace parfaite."
... et écologiquement plus responsable
Tributaire des aléas météorologiques, la surface en glace est aussi nettement plus énergivore que sa cousine synthétique, puisqu'elle requiert une alimentation permanente en eau et en électricité. Sans parler des nuisances sonores liées au fonctionnement des machines de réfrigération. Alors que la patinoire en plastique ne produit aucune dépense énergétique.Si le grand public reste attaché, par habitude peut-être, à la glace, la popularité de la patinoire de Dolus-d'Oléron tend à relativiser les choses. Avec une moyenne de 70 visiteurs par jour, le revêtement synthétique a fait de nombreux heureux cet hiver.