Un câble du pont de l'île de Ré a rompu, il y a presque deux semaines. Les inspections menées par les techniciens mettent en cause les matériaux utilisés pour la construction de ces câbles qui ont favorisé la corrosion. Des travaux vont être entrepris aux frais du conseil départemental.
L'erreur date de 1988 au moment de la construction du pont par le groupe Bouygues. La gaine du câble qui a rompu, au lieu d’être enrobée dans un coulis de béton, était réalisée à cet endroit par de la simple mousse de polyuréthane.
L'eau a réussi au fil des ans à s'infiltrer à travers cette mousse de polyuréthane jusqu'au câble conduisant ainsi à la rupture.
Un "câble bien spécifique"
Les élus locaux affirment qu'aucun problème n'a été détecté sur les autres câbles. Lionel Quillet, le président de la Communauté de Communes de l'île de Ré, affirme que ce câble était très spécifique."Il n'y a pas de la mousse sur tous les câbles car celui était très spécifique. Il était sur la tête d'ancrage et c'était le câble extérieur" explique-t-il avant d'ajouter que "tous les autres câbles sont sous contrôle car ils ont leur sonar accoustique. Après on va bien étudier la situation de ce câble pour savoir comment ça s'est fait et pour quelle raison."
A l'heure actuelle, l'interdiction de circulation pour les camions de plus de 40 tonnes reste en vigueur.
Les travaux devraient commencer prochainement et être assez longs. Ils seront entièrement à la charge du conseil départemental de Charente-Maritime. Selon la législation, le constructeur, en l'occurrence Bouygues, ne peut plus être tenu pour responsable, à partir de 10 ans après la construction. Le pont de l'île de Ré a 30 ans.
Plus d'informations avec le reportage de Mary Sohier, Marc Millet, Jean-François Morin et Sandy Renault :
23 ponts français ont besoin de travaux
Vingt-trois ponts du réseau français ont besoin de travaux en priorité, c'est ce qu'a annoncé ce mercredi le gouvernement en publiant un tableau des principaux ouvrages d'art du réseau routier national, tout en se voulant rassurant sur la sécurité.La ministre Elisabeth Borne avait promis la publication d'une telle liste après l'effondrement du viaduc autoroutier italien à Gênes, qui a fait 43 morts le 14 août.
La liste publiée sur le site internet de son ministère ne concerne pour l'instant que 164 ouvrages importants --42 directement entretenus par l'Etat et 122 autres confiés aux sociétés autoroutières--, sur les quelque 24.000 ponts que compte le réseau national.
Elisabeth a insisté sur le fait que pour la plupart des ouvrages, il s'agissait de "défauts mineurs".
Deux ponts nécessitent des travaux urgents qui ont été entamés, il s'agit du viaduc d’Echinghen près de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) sur l’A16 et celui de Caronte sur l’A55 à Martigues (Bouches-du-Rhône). Aucun pont de la région ne figure dans cette catégorie. Mis le viaduc de Charente (17) est placé en catégorie 2, la catégorie intermédiaire .