En mai 2018, une altercation entre Patrick Céleste (63 ans), et cinq adolescents du quartier de Port-Neuf de La Rochelle tourne au cauchemar. Un déferlement de violence gratuite qui conduira à la mort du sexagénaire et à une forte émotion des habitants de ce quartier populaire de La Rochelle.
Comment cinq adolescents peuvent-ils agresser, torturer et, finalement, tuer un homme pour une sordide histoire de Carte Bleue ? C’est à cette question que la cour d’assise des mineurs de Saintes tentera de répondre trois jours durant, et à huis clos, au vu de l’âge des auteurs présumés au moment des faits (tous mineurs).
Des faits qui se sont déroulés les 3 et 4 mai 2018 à Port-Neuf, un quartier paisible du nord de La Rochelle. Apparemment sous l’emprise d’alcool et de cannabis, cinq jeunes dérobent à Patrick Céleste (63 ans) sa carte bancaire et l’utilisent d’abord pour quelques achats en mode sans contact. Mais ils ne vont pas s’arrêter là et retournent voir leur victime pour qu’il leur dévoile son code secret. Après trois échecs dans un distributeur, la carte désormais inutilisable provoque la fureur des agresseurs.
Bastonnade, coups multiples au visage, pendant deux heures, ils vont s’acharner sur le sexagénaire, allant jusqu’à verser de l’alcool sur ses cheveux et essayer d’y mettre le feu. Le 4 mai 2018 au matin, on retrouvera le corps martyrisé de l’homme derrière une haie. L’émotion fut immense dans le quartier et une marche blanche avait été organisée dans les jours qui suivirent sa mort.
Deux des agresseurs, alors âgés de 15 ans, ont déjà été condamnés par le tribunal pour enfants de La Rochelle à, respectivement, huit et douze ans de prison ferme.
Le procès qui s'est tenu depuis ce mardi 23 juin à Saintes concernait deux autres adolescents placés en détention provisoire. Une jeune fille comparaîsait également pour répondre de non-assistance à personne en danger.
MAJ - 25/06/2020 - 20h30
Lors du verdict, la Cour a prononcé une peine de 15 ans de prison pour les deux jeunes hommes, ainsi que 18 mois fermes pour la jeune femme (sans mandat de dépôt en raison de son état, car enceinte). La Cour est donc allé au-delà des réquisitions du procureur général qui, pour rappel, étaient de 15 et 13 ans fermes et de deux ans avec sursis pour l'adolescente.