En 2014, à Échillais en Charente-Maritime, Catherine Gardère une femme de 51 ans qui marchait le long du canal de la Seudre était violée et battue à mort. L'auteur présumé comparait devant les assises.
Son corps à moitié dénudé le visage tuméfié et le torse couvert d'écchymoses avait été découvert le 3 octobre 2014 par des bénévoles qui étaient venus prêter main-forte aux gendarmes. Catherine Gardère avait disparu depuis la veille. Vers 20 heures, son mari, inquiet de ne pas la voir rentrer d'une marche nordique le long du canal de la Seudre à la Charente avait alors prévenu les forces de l'ordre.
L'autopsie pratiquée le lendemain avit permis d'établir que la victime, mère de deux enfants avait été violée et avait succombé aux coups portés ayant entrainé une hémorragie cérébrale.
Une enquête à rebondissements
L'enquête qui commence ne donne que très peu de résultats, de très nombreuses traces ADN ont été découvertes et des témoignages font état de la présence d'un pêcheur, un homme âgé d'environ 25 ans mais qui reste introuvable.
Des prélévements génétiques de masse sont réalisés auprès de toutes les personnes habitant les environs ou fréquentant le canal. En vain. Aucune correspondance n'est trouvée.
C'est le 18 novembre 2014, soit un mois et demi après les faits que le FNAEG le Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques établit une correspondance entre l'ADN relevé et celui de Jérémy Tiberghien entendu dans le cadre d'une garde à vue pour des faits de violences sur sa compagne.
Un accusé violent et victime de violences
Jérémy Tiberghien, est connu de la police et de la justice pour des faits de violences conjugales. Plusieurs de ses ex compagnes le décrivent comme violent et ne supportant pas la frustration.
Dès sa garde à vue, il nie les faits en bloc. Il explique avoir des antécédents de violence parce qu'il a lui même subi les violences de son beau-père, sans que sa mère, elle aussi victime des coups ne l'ait protégé.
Entendue à l'audience ce matin, la mère de l'accusé à confirmé avoir subi les violences de son compagnon et reconnait ne pas avoir protégé son fils. Mais entre deux sanglots, elle a aussi expliqué ne pas avoir eu la force de venir le voir en prison, elle ne comprend pas comment il a pu commettre les faits qui lui sont reprochés.
L'accusé change de version
C'est lors de sa deuxième audition qu'il reconnait avoir violé Catherine Gardère et l'avoir frappée mais dit-il, sans intention de lui donner la mort.Puis il va changer de version, en expliquant que lorsqu'il est arrivé à hauteur de la victime, elle aurait eu peur et lui aurait asséné un coup de bâton. Il prétend aussi n'avoir pas suivi la victime, alors que des témoins affirment l'avoir vu s'engager sur le chemin derrière elle à pas vifs.
En 2015, il va même totalement revenir sur ses aveux, affirmant n'être pour rien dans cette histoire et imputant la responsabilité à un inconnu.
Jérémy Tiberghien comparait pour meurtre précédé, accompagné ou suivi de viol, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Compte-rendu de la première journée d'audience avec Valérie Prétot, Marc Millet et Nadine Pagnoux-Tourret.
Intervenants :
-Me Jean Moulineau, avocat de l'accusé
-Me Charles-Emmanuel Andrault, avocat de la partie civile