Confinement : les violences conjugales explosent aussi en Poitou-Charentes

Alors que la deuxième semaine de confinement n'est pas encore terminée, les faits de violences conjugales et intrafamiliales sont déjà en forte augmentation, selon un magistrat du Parquet de Saintes. Plus que jamais les victimes doivent se signaler.

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Depuis quelques jours, les forces de l'ordre et les services de la Justice constatent une forte hausse des faits de violences conjugales. Dans l'intimité du confinement, les conjoints violents ne sont que plus actifs dans leurs méfaits. Sans compter les effets de l'alcool et du désœuvrement.
"On assiste à une recrudescence très importante des violences conjugales et intrafamiliales", atteste Nicolas Septe, Procureur de la République de Saintes. "C'est très certainement lié au confinement." De fait quasiment tous les appels reçus par le Parquet de Saintes ces jours-ci sont en lien avec ces violences.

"C'est d'autant plus inquiétant que le confinement est appelé à durer.
- Nicolas Septe, Procureur de la République de Saintes"

Rien que ce jeudi matin, au moment de notre interview, et sur le seul ressort de Saintes, le magistrat nous indique trois gardes à vue en cours pour des violences conjugales commises la nuit précédente.

Un système d'alerte dans les pharmacies

Interrogé sur France 2 hier soir, le Ministre de l'Intérieur l'a confirmé : les premiers chiffres qui lui parviennent font état de hausses de plus de 30% de ces violences en une semaine au niveau national, que ce soit en zone Gendarmerie ou en zone Police.

Parmi les réponses données, et au delà de la consigne répétée de vigilance auprès des forces de l'ordre, Christophe Castaner a précisé que les pharmaciens pourraient donner l'alerte.
Le principe : la possibilité pour une femme battue, si elle parvient à rejoindre une officine, d'utiliser un code, qui reste à définir. "Par exemple ce pourrait être : je voudrais des masques 19", a indiqué le ministre. Le système est déjà à l'œuvre en Espagne.

Le 39 19 toujours en service

Le 3919 Violence Femmes Info constitue le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...), comme le rappelle le site officiel service-public.fr.
Il propose une écoute, il informe et il oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro garantit l'anonymat des personnes appelantes mais n'est pas un numéro d'urgence comme le 17 par exemple qui permet pour sa part, en cas de danger immédiat, de téléphoner à la police ou la gendarmerie.

Il existe aussi la plateforme de signalement des violences sexuelles et sexistes mise en place par le ministère de l'Intérieur sur arretonslesviolences.gouv.fr. Elle reste active 24h/ 24, 7j/7, et permet de dialoguer avec les personnels formés à ce type de violences de manière anonyme et sécurisée.
Rappelons enfin qu'il n'est pas necessaire d'avoir une attestation dérogatoire de sortie pour fuir un homme violent.
La réponse de la Justice
Les placements en garde-à-vue puis les défèrements devant les tribunaux se poursuivent. Ils permettent soit un jugement immédiat, soit un placement du mis en cause sous contrôle judiciaire jusqu'à l'audience de jugement, avec notamment interdiction d'entrer en contact avec la victime et de paraître à son domicile. Les victimes peuvent se voir attribuer un téléphone grave danger. Par ailleurs, les juges aux affaires familiales continuent à assurer le prononcé des ordonnances de protection afin de garantir aux victimes une protection rapide et efficace. L'éviction du conjoint violent reste la solution privilégiée. La lutte contre les violences faites aux femmes demeure une priorité de politique pénale clairement affirmée par le ministère de la Justice, et les associations (CIDFF, AEM-Association enquête et médiation), les forces de police et de gendarmerie et l'autorité judiciaire sont totalement mobilisées.
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