Renaud Lavillenie a passé la barre des 5,87m, jeudi, à l'occasion de la Ligue de diamant, à Lausanne (Suisse). Pour l'athlète charentais, c'est une performance rassurante après plusieurs déconvenues.
Battu à Nancy puis à Paris, Renaud Lavillenie, le détenteur du record du monde (6,16 m) de la perche, a eu "le plaisir de retrouver des repères" jeudi à Lausanne, en passant 5,87 m, juste battu par le vainqueur Sam Kendricks et le Polonais Pawel Wojciechowski, qui ont passé tous deux 5,93 m.
Enfin la première sur élan complet. Un plaisir de s'exprimer et d'être dans la bataille!
— Renaud LAVILLENIE ® (@airlavillenie) 6 juillet 2017
3e, 5m87.#chatoune@Diamond_League @athletissima pic.twitter.com/NSqpXaMYB0
A trois semaines des Mondiaux de Londres (4 au 13 août), le "Napoléon de la Perche" a rappelé qu'il y a "moins de six mois" il était sur une jambe et souligné qu'il ne "faut pas être trop pressé".
Entretien
Quel est le sentiment qui domine ce soir ?
R.L. : "C'est le plaisir d'avoir enfin commencé à prendre mes repères pour préparer les Mondiaux. Ca fait un mois que j'attends ce moment là et ça n'avait jamais voulu se présenter correctement. Cela a été un concours compliqué, il a fallu que je me bouge à cause du manque de repères. Au final j'améliore ma meilleure performance de la saison. 5,87 m, c'est mon meilleur résultat ici, je crois que j'avais sauté 5,86 m il y a deux ou trois ans. C'est de bon augure sachant qu'à partir de mon dernier essai à 5,81 m, j'ai vraiment commencé à sentir de la fatigue et j'étais obligé de vraiment ajuster mes engagements. Je suis content parce que j'ai vraiment pu commencer à m'exprimer. Cela a été un gros concours, car 3e à 5,87 m, ça n'arrive pas tous les jours."
L'expérience vous a servi dans la dernière tentative à 5,81 m ?
R.L. : "Les deux premières tentatives, je les rate bêtement parce que je n'ai pas encore le feeling pour ajuster par rapport à d'habitude. J'ai donné le maximum pour que ça passe. Derrière, après j'étais un peu libéré. A 5,87 m, j'ai commencé à vraiment sentir de la fatigue.
D'ici aux Mondiaux, que vous reste-t-il à travailler, seulement des ajustements ?
R.L. : "Là déjà j'ai une bonne base dans le sens ou j'ai enfin des repères dans ma course. Je vais croiser les doigts pour qu'à Marseille aux championnats de France (14 au 16 juillet) ce ne soit pas dégueulasse et que je puisse continuer à travailler là-dessus. Après j'ai la chance d'aller à Monaco. On est le 6 juillet et c'est la première fois de la saison où je suis en 20 foulées. Normalement au 1er juin j'y suis déjà, j'ai eu ce décalage (en raison de blessures en hiver), il faut s'adapter, mais d'ici aux Mondiaux il y a encore des semaines et j'ai surtout l'avantage d'avoir de l'expérience. Je n'ai plus qu'à continuer à monter en puissance. J'ai eu beau gagner et sauter haut, il y en a qui ont un peu tendance à oublier qu'il y a moins de six mois j'étais sur une jambe. C'est ma sixième compétition de l'année à 5,80 m, ce qui est plutôt une bonne moyenne, il ne faut pas être trop pressé."
(Propos recueillis en zone mixte par l'AFP.)