Après l'épisode de sécheresse de 2018 en Charente-Maritime, 27 communes bénéficient de la reconnaissance d'état de catastrophe naturelle. Mais plus de 60 viennent d'être déboutées malgré leur demande. Au grand désarroi des habitants qui voient leurs maisons se fissurer.
A Ecoyeux, près de Saintes en Charente-Maritime, Rémi Bénétaud, 91 ans, ne peut que constater, impuissant, les nombreuses fissures sur sa maison. Des lézardes pouvant atteindre 15 millimètres sont apparues après l'épisode de sécheresse de l'été 2018.
Et il y a quelques jours, nouveau coup dur. L'état de catastrophe naturelle n'a pas été reconnu dans sa commune.
A Brizambourg, la commune voisine, Marilyne Baillarguet ne cache pas sa colère. Ici, le constat est identique. La maison de sa tante se dégrade chaque jour un peu plus. Le sol, argileux, bouge sous sa bâtisse avec comme résultat des murs fissurés, des fenêtres devenues impossibles à fermer, et la peur d'un effondrement. Elle ne peut engager des réparations. Les assurances ne les prendront en charge que si l'état de catastrophe naturelle est reconnu.J'attends que ça se décide, que ça passe en catastrophe naturelle. Le village d'à côté a été reconnu mais pas nous. C'est incompréhensible.
- Rémi Bénétaud, Propriétaire
Aujourd'hui, ces propriétaires sont dans l'impasse et la valeur de leurs biens se déprécie. Mais pour eux, le plus dur est de faire face à une administration dont les décisions leur semblent incompréhensibles.A priori les fondations sont toutes bonnes à refaire. Qui dit fondations, dit refaire peut-être les sols... Je ne sais pas où on va. Seule, c'est trop lourd à porter, et humainement c'est trop lourd maintenant.
- Marilyne Baillarguet, Nièce de la propriétaire de la maison
Cette année, 27 communes de Charente-Maritime ont bénéficié d'un arrêté de catastrophe naturelle, 67 autres en ont été exclus. Des communes qui devront représenter leur dossier l'an prochain, sans être sûr, pour autant, d'obtenir cette reconnaissance.C'est aberrant. On a Ecoyeux et Brizambourg, dont l'état de catastrophe naturelle a été refusé et on a une commune limitrophe, Vénérand, où ça a été reconnu. Et on ne nous dit pas pourquoi.
- Robert Robin, Conseiller technique de l'Association des Sinistrés de la Sécheresse sur les Propriétés Bâties 17