Wolfgang Autexier est un oiseau de nuit. Conducteur de travaux le jour, photographe passionné à la nuit tombée, entre poésie et documentation de l'épisode des inondations dans la ville et alentours, ses photographies de Saintes sont très remarquées sur les réseaux sociaux.
Bienvenue à "Saintes-sur-Lac" comme il se plaît à la nommer. La cité gallo-romaine au patrimoine architectural très riche offre en cette période de la crue de la Charente des instantanés poétiques puissants à Wolfgang Autexier. Il le reconnaît lui-même, ses clichés s'apparentent à un travail documentaire de cet épisode d'inondations automnales.
Je recherche l'émotion que cela m'inspire. Comme beaucoup d'habitants à Saintes touchés qui ont leur maison inondée, on sait les dégâts que cela fait mais on aime les paysages que cela génère.
Wolfgang Autexierphotographe
Le profil professionnel de ce passionné est atypique. Photographe amateur, il exerce au quotidien le métier de conducteur de travaux, "le métier va me donner la perception du concepteur d'origine, le sens de l'architecture, de l'espace, de la construction. C'est plus facile à lire que quelqu'un qui n'est pas du métier qui va lire autre chose, qui va regarder le monument avec une autre sensibilité." à l'évocation de l'arc de Germanicus, symbole de la ville et vestige romain le mieux conservé de Saintes.
Les capture de lieux effectués, c’est ensuite à son domicile du centre-ville de Saintes que la magie opère…
Je ne suis pas journaliste mais poète
La capture de lieux effectués, c'est ensuite à son domicile du centre-ville de Saintes que la magie opère. Devant son ordinateur, Wolfgang Autexier entame un travail de post-production. "L'idée, c'est d'avoir une photo qui a un côté documentaire, comme une image de presse, qu'on ne va surtout ne pas retoucher parce qu'on veut revendiquer sa sincérité, mais je veux mettre de la poésie parce que je ne suis pas journaliste, mais poète."
Ce que je veux c'est des couleurs qui vibrent entre elles.
Wolfgang Autexierphotographe
"Le bleu et l'orange sont des couleurs complémentaires, donc je joue là-dessus en amplifiant le bleu inconsciemment, l'âme du poète, c'est ça."
Déjà reconnu à l'international
Une rigueur qui fait mouche. Wolfang a décroché, ces dernières années, 87 distinctions, dont certaines internationales... "J’ai toujours eu besoin de challenge, depuis trois ans, c'est un nouveau jeu, un nouveau challenge. Probablement à un moment donné, je vais me lasser de ce jouet-là comme un grand enfant. Cela valide un savoir-faire, une expérience, une œuvre. On peut trouver la reconnaissance à travers autre chose. Pour moi, le prix n’était pas une fin en soi, et ce n’est pas facile à aller chercher.", précise en toute humilité le Saintais.
Voici quelques-unes de ses photos primées...
Tirée de la série Panthera Leo Leo, la photographie de ce lion, au zoo de La Palmyre en Charente-Maritime, a notamment été à l’honneur lors du Salon européen du musée Poros de Condeixa en 2018 et exposée lors du Salon international d'Art du Beffroi de Bruges en 2018.
Plus récemment, cette photo a été nommée au concours Fine Art Photography Award édition 2022 dans la catégorie Wildlife.
Cette âme d'artiste, presque destinée. Son prénom a été choisi par son père. Un historien passionné de musique et admirateur de Wolfgang Amadeus Mozart. "Je viens d’une famille où on aime l’art en général, au sens très large." Une graine semée dans sa petite tête blonde, enfant, par son grand-père qui lui a montré un jour la technique de la photographie... Et le déclic quelques années plus tard. L'apprentissage sur "peloches" comme il dit, qu'il ne faut pas gâcher avec des prises hasardeuses. C'est l'apprentissage de la patience et de capture du moment choisi.
Le risque d'échec assumé de l'expérience
Avec le déploiement du numérique, tout se libère. "Le numérique libère complètement les expériences ; on prend un risque d’échec, ce n’est pas grave ! On n'abime rien. Cela ne marche pas, on refera l’expérience. Et donc cela n’est pas gênant en numérique alors qu’en argentique, on a beaucoup plus de scrupules à faire des expériences. Ça nous libère."
Les photographies de Wolfgang Autexier sont à retrouver sur son site personnel et sur les réseaux ; sur son site internet et sur sa page Facebook.