Michel Souris, historien de la Seconde Guerre mondiale dans le pays Saintongeais, lance un appel à témoignages. Il cherche des témoignages d'un "assassinat" qui permettrait de "redorer" l'image d'un médecin allemand, venu à Saintes en 1941.
C'est une bouteille à la mer. Depuis une trentaine d'années, Michel Souris recense les témoignages de guerre de Saintes et ses alentours. Cette fois, il lance un appel pour "laver l'honneur" d'un médecin allemand.
Témoignages de la petite histoire
Michel Souris, 76 ans est un passionné d'histoire. Depuis 1992, il documente les années 39-45 dans les alentours de Saintes. "J'ai récupéré de nombreux témoignages de la guerre, de Juifs, d'Allemands et de Français. C'est la petite histoire qui fait la grande", sourit Michel Souris.Mais il y a quelques mois, l'historien reçoit un message d'Allemagne : celui du fils d'un médecin allemand, Jakob Hölmel, de passage à Saintes entre 1941 et 1942, qui aurait contribué, malgré lui, à déguiser un assassinat.
"Pendant cette période, un jour, les SS ont jeté deux ou trois jeunes gens, peut-être du pont Bernard Palissy, dans la Charente, parce qu'ils ne s'étaient pas décalés du trottoir, lors du passage d'un officier allemand. Un ou deux jours après, mon père a été obligé, de certifier une mort par noyade sans avoir inspecté les corps. Mais en effet, c’était un assassinat. Cet événement a pesé sur sa conscience profondément", explique dans son courrier Hans Wolfgang Hölmel, le fils du médecin allemand.
Peu d'éléments
Si les SS allemands étaient effectivement de passage ces années-là, l'événement ne semble pas avoir été mentionné. Michel Souris a alors fouillé dans les archives des mairies de Saintes et des communes voisines, sans succès. "Ce médecin a bien été à Saintes entre juillet 1941 et avril 1942. Mais il n'y a aucune trace, ni de soldats (ou civils) français noyés à l'époque", regrette l'historien.D'après ses recherches, le médecin allemand résidait à l'abbaye aux Dames, autrement appelée la caserne Taillebourg, à Saintes. Le lieu aurait hébergé de nombreux soldats allemands pendant l'occupation. Il s'occupait entre autres des malades, soldats et civils, et du suivi de santé des prostituées de la ville.
Des pistes donc, mais peu d'éléments. L'historien, habitué à faire appel à la mémoire collective, cherche donc des témoignages des Saintais et des habitants des communes voisines, sur cette fausse noyade historique.