À Pons, en Charente-Maritime, une opération de tirs aux pigeons était prévue ce lundi soir afin d'enrayer la prolifération de ces oiseaux dans la cité médiévale. Face à la contestation d'associations de défense de l'environnement, elle a finalement été annulée.
L'opération de tirs aux pigeons n'aura finalement pas eu lieu. Prévue ce lundi soir sur la commune de Pons, en Charente-Maritime, elle devait permettre de ralentir la prolifération de l'espèce, grâce à l'intervention d'une société spécialisée, et au moyen d'une carabine.
Des associations de défense de l'environnement sont montées au créneau pour dénoncer cette pratique qu'elles jugent cruelle.
Le maire de la commune, Jacky Botton, a donc décidé d'annuler l'opération "pour éviter tout excès" a-t-il confié à nos équipes. Il doit rapidement réunir un conseil municipal afin de chercher des alternatives aux tirs aux pigeons, tout en affirmant sa volonté de réduire le nombre d'oiseaux dans cette cité médiévale aux nombreux édifices touristiques.
Pour les associations écologistes, c'est une victoire temporaire car deux autres opérations sont prévues en novembre et décembre, et la municipalité n’a pas encore communiqué sur son intention de les maintenir ou non.
On considère que les méthodes de mise à mort des pigeons sont des méthodes à la fois cruelles et inefficaces.
Amandine SanvisensCo-fondatrice de l'association PAZ (Paris Animaux Zoopolis)
Membre de l'association PAZ (Paris Animaux Zoopolis), Amandine Sanvisens rappelle que des solutions de régulation, plus respectueuses du bien-être animal existent et font leurs preuves : "Nous, ce qu'on propose, ce sont des méthodes contraceptives, c'est-à-dire le fait de limiter le nombre de naissances." La militante fait par exemple allusion à l'utilisation du maïs contraceptif qui consiste à enrober les grains de maïs d'une substance qui empêchera les œufs d'éclore. Elle affirme que cette technique, récente, est déjà employée à Barcelone, Bruxelles ou encore Quimper. Amandine Sanvisens ajoute qu'il existe également des pigeonniers contraceptifs, qui sont des abris entretenus dans lesquels les pigeons sont attirés pour que leurs œufs soient neutralisés.
"Aujourd'hui on a des villes qui dépensent de l'argent pour tuer les animaux, sans se poser de questions", déplore-t-elle. "Donc on estime que cet argent devrait être alloué, au contraire, à organiser la cohabitation pacifique, notamment sur des méthodes contraceptives non létales."