Le 24 décembre 1972, un couple et ses deux enfants disparaissent mystérieusement près d'Angoulême. Les corps ne seront jamais retrouvés, et aucune piste n'aboutit. 50 ans après, le pole cold-cases de Nanterre se voit confier le dossier, dans l'espoir de trouver des réponses à cette enquête.
C'est une affaire qui avait fait trembler toute la Charente. D'après nos confrères de France Info, l'enquête sur la disparition de la famille Méchinaud en 1972 a été confiée au pôle cold-cases de Nanterre. Ce service judiciaire français basé dans les Hauts-de-Seine est chargé d'enquêter sur les affaires non élucidées.
Si l'affaire, vieille de 50 ans, est seulement entrée au pôle en décembre 2023, c'est parce que la qualification du dossier posait problème. "Il y avait un souci de qualification juridique dans cette affaire. Ça ne permettait pas la saisine de la disparition par le pôle cold-cases. C'était vraiment un problème juridique", résume Éric Pelletier, journaliste à Franceinfo que nous avons pu joindre ce samedi. L'affaire Méchinaud devient le plus ancien dossier traité par le service judiciaire de Nanterre.
Une disparition la nuit du réveillon de Noël
Le 24 décembre 1972, Pierrette et Jacques Méchinaud, accompagnés de leurs deux enfants Eric et Bruno, quittent leur domicile à Boutiers-Saint-Trojan. Ils se rendent à quelques kilomètres de là, à Cognac, pour passer le réveillon chez des amis. Ils décident de rentrer chez eux après la soirée à bord de leur Simca 1000, mais la famille n'arrivera jamais à destination. Les Méchinaud ne laissent aucune trace, comme s'ils s'étaient volatilisés dans le brouillard.
Les gendarmes n'ont pourtant rien trouvé dans la maison. Tout était en ordre, et le dîner de Noël était encore au réfrigérateur. Malgré de nombreuses interventions des plongeurs dans la Charente, les corps sont introuvables. Personne ne sait ce que sont devenus les Méchinaud.
Aucune piste concrète
Les années passent, et le dossier finit par tomber dans les oubliettes. Certaines rumeurs continuent d'alimenter le mystère autour de la disparition de la famille. "Un voisin des Méchinaud assurait avoir eu une liaison avec Pierrette et Jacques l'avait découvert. À l'époque, le mari avait déclaré à ses proches : Si un jour ma femme me trompe, je commettrai un acte irréparable." Une piste qui n'a jamais abouti.
En octobre 2012, les ossements d'un homme et le fragment du crâne d'un enfant ont été trouvés à quelques kilomètres. On imagine alors avoir trouvé deux membres de la famille Méchinaud, et levé le mystère sur cette affaire vieille de 40 ans, mais les analyses ADN s'avèrent négatives et balayent tout espoir.
L'affaire Méchinaud n'est pas le seul dossier de la région confié au pôle cold-cases. Le service judiciaire de Nanterre s'est récemment emparé du meurtre de Magnac-Laval. Il y a dix ans, Françis Montmaud, 59 ans, avait été poignardé au centre éducatif de formation professionnelle de Magnac-Laval. L'assassin n'a jamais été retrouvé.