Depuis quelques jours à Jarnac, médecins, pompiers et infirmières se forment à une technique de secours psychologiques. La méthode 6 C importée d'Israël qui donne d'excellents résultats.
Depuis le début de la semaine, l'école du feu de Jarnac qui sert de lieu d'entrainement pour les pompiers et les services de secours, accueille une formation un peu différente. Pendant une semaine, des médecins, des infirmières, des policiers des pompiers, venus de toute la France, vont se former à la méthode des 6 C.
La méthode a été mise au point il y a une quinzaine d'année par un lieutenant colonel de réserve de l'armée Israélienne. Elle consiste à limiter les syndromes de stress aigus lors d'un accident, d'un attentat, d'une agression.
Reconnecter les personnes en stress aigu
Comme l'explique la formatrice, Emmanuelle Halioua, docteure en psychologie, lors d'un événement violent, certaines personnes ne sont pas forcément blessées physiquement, mais sont incapables d'agir soit parce qu'elles sont en état de sidération, soit au contraire parce qu'elles sont hyper actives et incontrôlables.
Quand vous trouvez quelqu'un sur un lieu d'accident de voiture, quelqu'un d'agressé dans la rue, violé, victime d'un attentat, il est dans un état où il ne fonctionne plus normalement au point de rester en danger de mort par exemple. Il n'a plus le son et plus l'image, on le prend dans cet état et en quelques minutes on le fait basculer à un état normal.
Emmanuelle Halioua, docteure en psychologie
À l'aide de quelques questions ouvertes comme par exemple "quel est votre nom ? où habitez vous ? "on ramène petit à petit la personne dans la réalité et on peut la rendre active à nouveau. Et c'est scientifiquement établi
Dans un état de sidération ou de grand affolement, le cortex préfrontal est hypo actif, quasiment éteint au profit de l'amygdale, la zone émotionnelle du cerveau qui est, elle, extrêmement active et qui empêche la réflexion, la décision, le mouvement
Emmanuelle Halioua
Les questions vont permettre d'inverser l'activité des zones du cerveau afin de permettre à la victime de redevenir capable d'agir et même d'aider les secours sans affolement. Pour les soignants qui interviennent dans ce genre de situation, cela peut représenter une aide précieuse, c'est ce qu'explique une des stagiaires, une infirmière venue du Bas-Rhin.
Ça peut permettre d'intervenir rapidement et de ramener quelqu'un qui est en état de choc à un état fonctionnel, à un état d'efficacité et en 90 secondes.
Marie Mallet, infirmière à Strasbourg
La méthode est utilisée depuis longtemps par Tsahal l'armée israélienne, mais aussi dans l'armée des États-Unis ou celle d'Allemagne. Selon Emmanuelle Halioua, en Israël, pays confronté à la violence depuis très longtemps la méthode permet une résilience plus rapide et elle a divisé par deux les syndromes post traumatiques.
