La journée sans viande imaginée pour la cantine du diocèse d’Angoulême pour des raisons écologiques a fait grincer des dents les agriculteurs de la région, qui se sont sentis pointés du doigt.
L’initiative se voulait écologique. L’évêché d‘Angoulême a envisagé d’instaurer une journée sans viande dans sa cantine du diocèse, un menu végétarien donc pour notamment "participer à la lutte contre le changement climatique".
Mais cette idée n’a pas franchement été bien accueillie par certains diacres et éleveurs catholiques, qui se sont sentis pointés du doigt. Gérald Le Grelle par exemple, éleveur de volailles bio, n’a pas compris comment interpréter le message, alors même que l'évêque d'Angouleme est l'un de ses plus fidèles clients. Pour lui, il ne faudrait pas se tromper de discours : "Il faut savoir cibler les actions", déclare-t-il.
Un repas bio par mois, ou des repas issus de l’agriculture locale, c’était beaucoup plus judicieux qu’un repas sans viande par mois, pour remplacer par quoi, par des légumes qui viennent peut-être du Maghreb, d’Espagne ou d’Italie, et dont le bilan carbone est sans doute pas meilleur voire plus mauvais qu'un morceau de viande.
L’Eglise, qui espérait obtenir le label "Eglise verte", reconnaît aujourd’hui une erreur de communication, et présente ses excuses : "Profondément nous on s'excuse parce qu’on a blessé des hommes et des femmes qui vivent de l’agriculture mais notre intention c’était plutôt de favoriser des circuits courts, favoriser leur travail, plutôt que de les montrer du doigt", explique Guy Rougerie, vicaire général du diocèse d’Angoulême.
Le reportage de Cécile Bonté-Baratciart et Cecile Landais :