L'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine confirme qu'un tout premier cas de variole du singe a été diagnostiqué à l'hôpital d'Angoulême. A l'heure actuelle, l'Europe se retrouve au centre de la propagation de cette maladie. L'OMS s'inquiète du risque d'implantation du virus sur le continent.
Un tout premier cas de variole du singe a été diagnostiqué au centre hospitalier d'Angoulême (16), a indiqué l'Agence régionale de santé (ARS) à France 3, confirmant une information de nos confrères de La Charente Libre.
"Nous avons en effet eu la confirmation d’un cas de variole du singe sur le département de la Charente", explique Johanne Vassellier, responsable du pôle veille sanitaire et prévention du risque infectieux à l'ARS de Bordeaux. "Nous avons reçu le retour de l’analyse qui confirme ce cas mardi soir 14 juin assez tard. La personne n’est pas hospitalisée, elle est isolée."
Elle précise que "comme le protocole nous le demande, cette personne a été appelée par Santé publique France et l’ARS pour une première investigation autour de son état de santé et de la liste des éventuels cas contacts. Les cas confirmés et les cas contacts, s’il y en a, sont rappelés ensuite deux fois par semaine par l’ARS pour suivre l’évolution de leur situation et répondre aux éventuelles questions."
Ces rappels se déroulent pendant toute la durée imposée de l'isolement, soit 3 semaines, précise encore l'ARS.
Une maladie rare
Connue chez l'être humain depuis 1970, la variole du singe ("monkeypox" en anglais) ou "orthopoxvirose simienne" est une maladie considérée comme rare, due à un virus transmis à l'être humain par des animaux infectés.
Elle se traduit d'abord par une forte fièvre et évolue rapidement en éruption cutanée, avec la formation de croûtes. Le plus souvent bénigne, elle guérit généralement spontanément après deux à trois semaines.
La virus se transmet notamment par un contact prolongé, notamment lors de rapports sexuels. Selon l'OMS, sa circulation actuelle ne doit pas pour autant conduire à annuler les événements accueillant du public prévus cet été.
"Ces événements sont de grandes occasions de sensibiliser des personnes jeunes, sexuellement actives et très mobiles", explique Hans Kluge, directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Europe.
L'Europe reste l'épicentre de cette vague en pleine expansion, 25 pays ayant signalé plus de 1.500 cas, soit 85% du total mondial
Hans KlugeDirecteur de l'OMS Europe
L'Europe est au centre de la propagation de la variole du singe, précise l'OMS, qui s'inquiète du risque d'implantation de la maladie. Elle a été détectée dans 19 Etats membres ainsi qu'en Norvège et en Islande.
"L'Europe reste l'épicentre de cette vague en pleine expansion, 25 pays ayant signalé plus de 1.500 cas, soit 85% du total mondial", poursuit Hans Kluge.
Pour l'institution onusienne, la priorité est de contenir la transmission.
"L'ampleur de cette épidémie présente un risque réel : plus le virus circulera longtemps, plus il étendra sa portée et plus la maladie s'implantera dans les pays non endémiques", prévient M. Kluge.
Circulant d'ordinaire en Afrique centrale et de l'Ouest, le virus est, en dehors de l'Europe, désormais présent en Australie, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud, totalisant plus de 1.600 cas.
Vaccin contre la variole
Pour contrer tout risque épidémique, la Commission européenne et le laboratoire danois Bavarian Nordic ont annoncé mardi 14 juin 2022 la conclusion d'un contrat portant sur l'achat de plus de 100.000 doses de vaccins.
L'accord porte sur la fourniture de 109.090 doses pour le compte des pays européens, précise la Commission. Il s'inspire des achats groupés de vaccins anti-Covid mais porte sur des quantités bien moindres.
Commercialisé sous le nom d'Imvanex en Europe, de Jynneos aux États-Unis et d'Imvamune au Canada, il s'agit d'un vaccin de 3e génération (vaccin vivant non réplicatif, c'est-à-dire ne se répliquant pas dans l'organisme humain) autorisé en Europe depuis 2013 et indiqué contre la variole chez les adultes. Le régulateur européen du médicament (EMA) a annoncé début juin avoir entamé des discussions avec Bavarian Nordic en vue d'étendre son utilisation contre la variole du singe.