Ce matin, le gouvernement a appelé les Gilets jaunes à ne pas manifester samedi prochain, après l'attentat commis à Strasbourg. Un appel qui semble se heurter à une fin de non-recevoir de la part des manifestants présents ce jeudi sur les rond-points. C'est le cas à Angoulême.
Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a appelé les Gilets jaunes à être "raisonnables" après l'attentat de Strasbourg et à "ne pas manifester" samedi prochain pour ne pas surcharger de travail les forces de l'ordre, déjà très sollicitées.
Les syndicats de policiers appellent au calme
Un appel relayé par certains syndicats de police qui eux aussi demandent aux Français de ne pas manifester samedi prochain, pour l'acte V de la mobilisation des Gilets jaunes. C'est le cas du secrétaire régional Nouvelle-Aquitaine Alliance Police Nationale, Eric Marrocq, qui demande aux Gilets jaunes de "prendre leur responsabilité" et de "mettre en suspens leur mouvement revendicatif" pour "permettre aux forces de l'ordre de rester mobilisées sur la lutte contre le terrorisme".
Pas de trêve pour les Gilets jaunes
Côté Gilets jaunes, nous sommes allés à la rencontre de ceux qui sont mobilisés à Angoulême, notamment sur le rond-point de Girac, lieu emblématique de leur protestation dans la ville. Pour la vingtaine de manifestants présente ce matin, la mobilisation reste sans faille. "On n'est pas des terroristes. On manifeste calmement, on continue. La réponse est insuffisante" explique l'un d'eux.
A Soyaux, la réponse est la même. "L'arbre terroriste ne doit pas cacher la forêt jaune" peut-on lire sur un panneau apposé sur le rond-point. Pour les Gilets jaunes, l'actualité liée au terrorisme ne peut effacer l'urgence sociale toujours bien réelle malgré l'allocution du président de la République, cette semaine. "Ça n'a rien à voir. Nous, c'est un autre combat, on veut la justice sociale donc on continue car on a rien pour l'instant" proteste Yoann Lotellier, ex-coordinateur des Gilets jaunes sur Angoulême
En revanche, les Gilets jaunes charentais sont peu nombreux a appeler à se rendre à Paris samedi pour manifester.
Le reportage à Angoulême de Jérôme Deboeuf, Cécile Landais et Marianne Leroux :