Les professionnels des séries d'animation et des jeux vidéo d'Angoulême mettent en place des alternatives pour réduire le bilan carbone généré par leur activité. Un guide est aussi à leur disposition avec soixante recommandations pour faciliter cette démarche.
Un Français sur quatre joue à un jeu vidéo chaque jour. Cela implique une consommation d’électricité, mais c’est surtout la fabrication des jeux qui alourdit l’empreinte carbone. Voilà pourquoi des créateurs de films d’animation et de jeux vidéo d’Angoulême mettent en place des alternatives pour limiter le bilan carbone. Le studio Hari est l’un d’entre eux. L’image 3D est très gourmande en calculs numériques qui sont assurés par un data center.
Et ces data center ont besoin d’être rafraichis en permanence, ce qui est très énergivore. Mais dans ce studio, on pratique ce qu’on appelle le freecooling, beaucoup plus écologique. C’est ce qu’explique Julien Auneau, administrateur système au Studio Hari : « Le freecooling, c’est tout simple : on aspire de l’air extérieur qui amène l’air dans un couloir froid. Cet air-là est aspiré par nos machines pour les refroidir. Un groupe clim, ça consomme 24,1 kilowatts, un extracteur, ça consomme moins d’un kilowatt. »
Cette disposition fait partie des 60 recommandations du guide de l’animation écoresponsable destiné aux professionnels de l’image.
À partir de 2024, quand les secteurs du jeu vidéo et du dessin animé demanderont une subvention au Centre National du Cinéma, ils devront rendre un bilan carbone.
Frédérique Cauvin-DoumicConsultante en bilan carbone, auteure du rapport "guide de l'animation écoresponsable"
Et ceux qui ne prendront pas de mesures environnementales pourraient avoir des difficultés à obtenir le soutien financier du Centre national du cinéma et de l'image animée. Frédérique Cauvin-Doumic, consultante en bilan carbone et auteure du rapport "Guide de l'animation écoresponsable" nous donne ces précisions : « À partir de 2024, quand les secteurs du jeu vidéo et du dessin animé demanderont une subvention au Centre National du Cinéma, ils devront rendre un bilan carbone prévisionnel au moment de la demande et un bilan carbone réel au moment du versement de la subvention. »
Selon l’ADEME, l’Agence de la transition écologique, l’empreinte carbone des jeux vidéo est de 20 % pour l’usage et de 80 % pour la fabrication. Voilà pourquoi les professionnels de l’image mettent en place des mesures alternatives plus écologiques.