Décès d'Akira Toriyama, créateur de Dragon Ball Z. Il avait été récompensé d'un Prix Spécial du festival de BD d'Angoulême, en 2013

Akira Toriyama s'est éteint, vendredi 1ᵉʳ mars, à l'âge de 68 ans. Avec plus de 300 millions d'exemplaires vendus, sa saga Dragon Ball Z est l'un des mangas les plus populaires au monde. En 2013, le festival d'Angoulême lui avait décerné un Prix Spécial pour sa carrière.

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Personnage discret, mais connu dans le monde entier, Akira Toriyama s'est éteint à l'âge de 68 ans d'un hématome sous-dural, ont annoncé sa maison d'édition et son studio, vendredi 8 mars. C'est avec le manga humoristique Dr. Slump, narrant les aventures d'une petite fille dotée de superpouvoirs, qu'il se fait remarquer. Mais c'est sans conteste sa saga Dragon Ball Z qui l'a rendu mondialement célèbre.

Composée de 42 tomes, publiés entre 1984 à 1995, l'œuvre japonaise raconte les pérégrinations de Son Goku. "Ce jeune garçon doté d'une queue de singe cherche à rassembler sept boules de cristal, afin de formuler un vœu auprès d'un dragon, explique Nicolas Delannoy, libraire à l'Hydragon à Niort. Accompagné par ses amis, il traverse des univers fantastiques et remplis de créatures."

35 millions d'exemplaires vendus en France

Véritable carton à sa sortie au Japon, Dragon Ball Z est diffusé en France dans les années 1990, dans le Club Dorothée. "Sans l'arrivée de la saga dans le Club Dorothée, la France ne serait pas devenue le deuxième pays le plus consommateur de mangas au monde", estime le libraire. Le manga a été vendu à plus de 300 millions d'exemplaires dans le monde, dont 35 millions en France.

À l'origine de ce succès, un travail méticuleux et quotidien. "Akira Toriyama dessinait vingt pages par jour, c’est vraiment énorme. Il savait guider l’œil de ses lecteurs comme personne. C’est une série pour laquelle il n’avait pas de plan préconçu, mais il a su lui insuffler une cohérence solide comme du téflon."

Pour écrire Dragon Ball, le mangaka s’est inspiré d’un conte chinois du XVIe siècle, Pérégrinations vers l’ouest. "Il a aussi été très influencé par les films de kung-fu, qu'il consommait sans modération, poursuit Nicolas Delannoy. Dragon Ball est petit à petit devenu un manga d'action."

Les aventures de Son Goku ont aussi contribué à forger un nouveau genre de manga : le shonen neketsu. "On peut le traduire par "chaud bouillant", explique le libraire. Derrière ce terme, il y a l'idée de progression du héros, qui est toujours en mouvement. Des caractéristiques que l'on retrouve dans beaucoup de séries à succès qui ont suivi, comme One Piece ou Naruto."

Un passionné de modélisme

Nombre de mangakas ont été inspirés par le trait de crayon de Toriyama. "Son influence a été multiple et tentaculaire. Il a eu un impact sur la psyché des auteurs, la création de mille et un produits dérivés, le lancement des animés... Combien de mes anciens camarades de classe se sont mis aux échecs parce qu'une édition Dragon Ball Z avait été lancée."

Moins connu pour ses travaux dans l'animation, le père de Son Goku était également passionné de modélisme. "Ses tout premiers dessins sont ceux d’une notice de micro-ondes, souligne Nicolas Delannoy. Il avait une formation de dessinateur d’industrie, car il aurait aimé dessiner des voitures. Il soumettait des maquettes à différents concours, anonymement."

Récompensé à de multiples reprises, le mangaka avait été décoré d'un Prix Spécial du festival d'Angoulême, en 2013. Peu enclin aux bains de foule, il n'avait pas fait le déplacement.

"Il est assez rare que les mangakas se rendent en dehors du Japon. Toriyama détestait les cérémonies publiques, même dans son pays. Il passait énormément de temps à dessiner dans son atelier, ça peut générer une forme d’anxiété sociale. C'était une personne très humble et timide. Son influence devrait perdurer un bon moment."

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