Béatrice Dauget, photographe à Jarnac devait ouvrir sa boutique lors du premier confinement. Elle vient de la refermer après l'annonce de nouvelles mesures concernant les commerces non-essentiels. Elle a rejoint la campagne de communication #tousapoil pour tenter de faire entendre sa colère.
Béatrice Daugé vient de rejoindre le mouvement #artisanapoil. En publiant une photo d'elle avec pour seul vêtement, une pancarte, elle espère faire entendre sa détresse.Je suis en colère mais surtout très inquiète, les mois de novembre et décembre s'annonçaient bien, j'avais des séances photos spéciales Noël qui devaient débuter cette semaine,
En Charente, plusieurs artisans ont aussi pris la pose pour dire leur colère suite à la fermeture de leur commerce, jugé non-essentiel.
Ce mouvement #artisanapoil, relayé sur les réseaux sociaux, a été lancé par un photographe de l’Oise, il a été relayé dans plusieurs régions. "Avec mon compagnon, on avait décidé de franchir le cap et d'avoir pignon sur rue à Jarnac. La boutique devait ouvrir le 17 mars alors forcément nous n'avons pas pu ouvrir comme prévu", déplore Béatrice Daugé.
A 36 ans cette photographe professionnelle estime que le couperet de ce deuxième confinement est d'autant plus cinglant, qu'elle, et son compagnon, venaient de s'installer.
La boutique n'a pu ouvrir que le 12 mai lors du déconfinement.
Deux ans après la fermeture du dernier photographe à Jarnac, Béatrice est alors fière de faire renaître ce commerce artisanale dans ce centre bourg de Charente.
Pour les commerçants qui viennent de se lancer, Béatrice estime que les aides de l'Etat ne permettent pas de combler les pertes du confinement.Les clients sont revenus mais là, avec cette nouvelle fermeture, c'est très compliqué. Toutes les prises de vues sont interdites, y compris celles des photos d'identité, on a un mois qui est catastrophique avec 90% de perte du chiffre d'affaires,
"Ils fixent le montant des indemnisations en fonction du bilan de l'année précédente et même si l'Etat nous donne de l'argent, c'est pas ça qu'on veut, nous ce qu'on veut, c'est travailler. On a le sentiment d'un déni total de nos statuts d'artisans et de commerçants. On a du mal à comprendre pourquoi on est fermé alors que l'on a mis en place un protocole sanitaire très strict", regrette la jeune femme qui doit toujours payer des frais fixes de son commerce.
Mon studio est désinfecté après chaque séance, tout le matériel utilisé est désinfecté, je pense qu'il y a moins de risque chez moi qu'en grande surface. J'ai investi pour mettre en place le protocole comme une une vitre en plexiglass au niveau de la caisse, c'est un investissement supplémentaire qui n'était pas prévu.
Le sentiment d'être oublié
Béatrice Daugé souhaite que les difficultés des artisans soient pris en considération."On a une très grosse inquiétude, quand est-ce qu'on aura le droit de travailler et surtout, est-ce que les clients vont revenir ? On n'est pas serein pour l'avenir d'autant qu'en tant que jeune entreprise, nous n'avons pas beaucoup de trésorerie et les charges continuent de tomber"
La jeune femme a organisé un systéme de "click and collect"pour certaines impressions mais sa clientèle n'est pas toujours prête pour cette forme de service. "La majorité de ma clientèle ne fonctionne pas sur internet. La solution digitale ne correspond pas à la demande de nos clients souvent âgés", J'ai des clients qui doivent faire des photos d'identité en urgence et je ne peux pas leur faire
assure Béatrice Daugé qui espère que son cri d'alarme sera entendu.