Du 26 au 28 novembre 2021, l'Isle-d'Espagnac, à côté d'Angoulême, accueille la 27e édition des Gastronomades, le festival de la gastronomie et des produits du terroir. Parmi les évènements au programme, le concours des meilleurs apprentis de Charente.
"Mon plat, ce sera une base de crème brûlée de butternut, avec du paleron de veau par-dessus, et quelques garnitures avec de l'ail noir et d'autres courges", énumère Léo Barron, en première année de BTS restauration au lycée de l'Amandier, à Saint-Yrieix-sur-Charente.
Assisté par deux commis, cet apprenti chef participe au concours des meilleurs apprentis de Charente, organisé ce vendredi 26 novembre dans le cadre des Gastronomades d'Angoulême. À partir d'ingrédients de saison imposés, il doit réaliser un menu complet.
Lucas Gontier, en 2e année de BP cuisine au Campus CCI Charente Formation, a quant à lui opté pour "un esturgeon fumé, puis une purée de coings à la pomme, des billes de boules d'or revenus au beurre, un jus à partir des abattis de paleron et d'oignons brûlés, des pickles de betteraves et de potirons,..." Il travaille au sein du restaurant étoilé Le Moulin de La Tardoire(à Montbron), et participe à ce concours pour "le défi, partager des choses avec des collègues de classe et s'amuser !"
→ regardez le reportage de J. Deboeuf et C. Guinot :
Valoriser l'apprentissage
Ce concours est aussi une manière de mettre en valeur l'apprentissage, alors que de nombreux employeurs ne parviennent pas à recruter.
"Il y a beaucoup de patrons qui cherchent, nous avons encore 80 places qui ne sont pas honorées", regrette Philippe Gadon, formateur à la CCI de Charente, pour qui ce manque d'attractivité est notamment la conséquence d'une mauvaise image de l'apprentissage.
On a encore tendance à dire aux jeunes qu'il faut au moins aller jusqu'au bac, alors qu'on peut gagner sa vie assez rapidement dans un métier manuel avec lequel on fait plaisir aux gens
Philippe Gadon, formateur à la CCI de Charente
Avec la crise du covid, de très nombreux employés du secteur de la restauration se sont tournés vers d'autres carrières, où les conditions de travail sont souvent moins difficiles, et les salaires plus importants.
"Ce n'est pas qu'un problème d'argent", analyse Hervé Colin, co-organisateur du concours. "C'est un problème d'éducation, dans nos métiers où il faut se remettre en question, notamment en proposant peut-être un peu plus de jours de repos, mais aussi l'éducation des clients, qui doivent comprendre qu'il faut respecter les horaires et le personnel".
Les Gastronomades d'Angoulême se poursuivent durant tout le week-end à l'espace Carat de l'Isle-d'Espagnac, le programme est à consulter ici.