Initialement interdit par la préfecture de la Charente, le juge du tribunal administratif de Poitiers a finalement autorisé le rassemblement de ce samedi à Angoulême. Plus de 200 personnes ont répondu à l'appel, dans le calme.
Partout en France, les associations de soutien à la cause palestinienne multiplient les rassemblements. Après Rouen, Bordeaux et Lyon notamment, la manifestation angoumoisine a été autorisée malgré une interdiction initiale de la préfète.
Depuis plusieurs jours, les tribunaux administratifs retoquent les interdictions préfectorales.
Au nom de la paix
Ce samedi, en début d'après-midi, ils étaient plus de 200 à prendre place sur le parvis de la mairie d'Angoulême. Mais plus qu'une prise de position pour l'un des deux camps, les manifestants réclamaient un retour de la paix. Autour d'un slogan fort : "Israël, Palestine, halte aux crimes de guerre".
Agir pour la paix, choisir la paix.
Xavier Favre, membre de l'association Charente Palestine Solidaritéà France 3 Poitou-Charentes
L'objectif de ces rassemblements, en plus de soutenir les peuples, est clair pour les manifestants interrogés par notre équipe de reportage : "Agir pour la paix, choisir la paix. Il faut faire pression pour qu'Israéliens et Palestiniens se mettent autour d'une table et discutent pour une paix juste et durable", confie Xavier Favre, membre de l'association Charente Palestine Solidarité.
La préfecture retoquée par le tribunal administratif de Poitiers
Pourtant, un arrêté préfectoral avait interdit ce rassemblement organisé par Charente Palestine Solidarité, l'Union Syndicale Solidaires 16 et la FSU - SNUipp stipulant notamment un risque de heurts : "Considérant qu'au regard de l'émoi causé par les récentes attaques du Hamas, non seulement parmi la communauté juive, mais également au sein de la communauté nationale, de la diffusion en continu, dans les médias et réseaux sociaux, d'images particulièrement atroces des victimes, une telle manifestation est susceptible de générer de graves heurts et affrontements entre tenants et opposants du Hamas et d'Israël". Un arrêté daté du jeudi 19 octobre.
Mais les organisateurs du mouvement, dans la foulée de l'arrêté préfectoral, ont saisi le tribunal administratif de Poitiers.
Après un premier rassemblement interdit par la préfecture mercredi, qui a malgré tout rassemblé une centaine de manifestants, les associations prônaient cette fois un rassemblement autorisé et appelaient " à suspendre en urgence l’exécution de l’arrêté en litige dès lors que la manifestation doit se dérouler le 21 octobre 2023 à partir de 14 heures ".
Avec un mot d'ordre : "le rassemblement déclaré n’est pas de nature à troubler l’ordre public dès lors qu’il a pour seul but, non de soutenir la Palestine, mais de dénoncer les crimes commis dans le cadre du conflit israélo-palestinien et que le rassemblement interdit du 18 octobre qui s’est tenu durant une quinzaine de minutes s’est bien passé. De plus, les manifestations qui se sont déroulées ces dernières années dans le département de la Charente n’ayant pas causé de troubles à l’ordre public ".
C'est la population civile qui est touchée, c'est terrible.
Un manifestantà France 3 Poitou-Charentes
Les manifestants dénoncent des "actes inhumains"
Pour les manifestants, plus qu'une prise de position concernant le conflit, il s'agit de dénoncer la cruauté du conflit qui interpelle : "Ce qui se passe là-bas, c'est inadmissible et inhumain. Il suffit juste d'être humain pour être là aujourd'hui. C'est la population civile qui est touchée, c'est terrible. Nous soutenons les civils. Qu'ils veuillent s'en prendre au Hamas est une chose, mais qu'ils épargnent les civils", lance Anissa, déjà présente mercredi dans le premier rassemblement.
Peu après 15 heures, les participants se sont dispersés dans la ville d'Angoulême.