A Fontafie en Charente, un groupe de riverains se plaint depuis trois ans du bruit que provoque jour et nuit le générateur de la scierie voisine. La préfecture a demandé à l'entreprise de s'arrêter après 22 h et les week-ends, mais l'entreprise refuse de s'y plier, quitte à passer devant la justice.
Un générateur électrique sèche le bois jour et nuit dans la commune de Fontafie, en Charente. Un bourdonnement incessant qui envahit le quotidien des voisins de cette scierie. Ils sont une dizaine de riverains à souffrir de ces nuisances depuis trois ans. "J'ai essayé les boules Quies, mais m'empêche de trouver le sommeil. J'ai été obligée de reprendre mes médicaments pour dormir", raconte une retraitée. "C'est comme un bruit d'avion, c'est un ronronnement qu'on a toujours dans la tête, c'est lamentable".
Le bruit dépasse les niveaux réglementaires
Pour pousser l'entreprise à investir dans une meilleure isolation du bâtiment, ils ont négocié, signé une pétition, et même porté plainte à la gendarmerie. "On n'a rien contre cette entreprise qui est là maintenant depuis 30 ans. Au contraire, on est même fiers d'avoir cette activité économique dans le secteur. L'entreprise Joslet, c'est une institution qu'on respecte, mais par contre ce qu'on voudrait, c'est être respectés", explique un riverain.
D'après un expert indépendant mandaté par la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement, le bruit du générateur dépasserait de plusieurs décibels les niveaux réglementaires les nuits et les week-ends. Fin mars, la préfecture de Charente a déposé un arrêté restreignant l'usage de ce générateur. "L’exploitation est suspendue partiellement toutes les nuits du lundi au vendredi, tous les samedis, dimanches et jours fériés".
Mais la scierie ne respecte pour l'instant pas l'arrêté. La dirigeante de l'entreprise assure avoir déjà installé des panneaux acoustiques, et être obligée de faire fonctionner son séchoir jour et nuit. L'entreprise attaque l'arrêté préfectoral devant le tribunal administratif de Poitiers. Une décision est attendue ce vendredi 19 avril.