L'équipe de Jean Becker s'est installée à Montbron, en Charente, pour le tournage de son prochain film : "Le collier rouge", adapté du roman éponyme de Jean-Christophe Rufin.
"A une heure de l'après-midi, avec la chaleur qui écrasait la ville, les hurlements du chien étaient insupportables. Il était là depuis deux jours et, depuis deux jours, il aboyait. C'était un gros chien marron à poils courts, sans collier, avec une oreille déchirée. Il jappait méthodiquement, toutes les trois secondes à peu près, d'une voix grave qui rendait fou."Ainsi commence "Le collier rouge", roman de Jean-Christophe Rufin.
C'est l'histoire d'un chien et de son maître, Morlac (Nicolas Duvauchelle), qui croupit en prison parce qu'il a commis une faute grave. C'est l'histoire d'un juge militaire (François Cluzet) qui veut comprendre. C'est aussi l'histoire d'une femme qui attend et espère.
Aux commandes, Jean Becker, amoureux de la région
Il y a deux thèmes dans le livre de Jean-Christophe : ce regard négatif sur la guerre de 14-18, et l'histoire d'amour entre deux hommes et un chien. Celui qui juge et celui qui est jugé trouvent ce chien magnifique. Au départ c'est une histoire vraie et c'est ça qui m'a plu.
Pour l'occasion, il retrouve François Cluzet avec qui il avait tourné "L'été meurtrier", en 1983
C'est un metteur en scène très exigeant avec énormément d'expérience. Il s'applique à un sujet qui est un divertissement. C'est pas l'histoire de la guerre, c'est l'histoire de la fidélité, de la loyauté de ce chien vis à vis de ce soldat.
Et le juge va essayer de faire comprendre à l'accusé qu'il serait simple de s'excuser de sa faute et qu'on en parlerait plus, que c'est des choses que l'on fait parfois lorsqu'on a bu un coup de trop.
La réponse de Morlac est sans appel :
"Non, dit l'homme. Je n'étais pas saoul. Et je ne regrette rien"