Repérée il y a près d'un siècle dans notre région, cette espèce invasive et allergisante connaît une plus rapide expansion depuis une vingtaine d'années. Les pouvoirs publics peinent à l'endiguer.
Nom de code : Ambrosia artemisiifolia. Signalement : feuilles vert foncé, très découpées, tiges rougeâtres et velues. Particularité : provoque des allergies.
Un fléau coûteux
Un seul pied peut produire 3 000 graines. Et une graine reste viable 40 ans dans le sol. C'est dire le potentiel nuisible de cet envahisseur végétal.
Dans un document de 2018, l'association naturaliste Poitou-Charentes Nature en dressait un portrait complet, rappelant, entre autres, son fort pouvoir allergisant, plus puissant que les graminées.
Le terme de fléau n’est donc pas trop fort. C'est même devenu un enjeu de santé publique qui pèse lourd dans les finances de l'assurance maladie.
Entre les consultations, les soins, la désensibilisation ou les arrêts maladie, son coût est estimé entre 80 et 100 millions d’euros par an.
Une somme importante à laquelle il convient d'ajouter des conséquences agricoles. Car l’ambroisie entrave la culture du soja ou des tournesols. De la même famille que ces derniers, elle les concurrence sur leurs propres parcelles et occasionne une baisse de rendement.
Une expansion toujours en cours
Le département de la Charente est particulièrement touché par cette plante qui s’adapte à n’importe quel type de sol, jusqu’à 1 200 mètres d’altitude.
C'est d’ailleurs dans ce département que le nombre de signalements est le plus important, 331 en 2023 contre 10 par exemple en Charente-Maritime.
En gris sur cette carte, figurent les communes où sa présence est confirmée.
Une lutte complexe
C'est très difficile d'en venir à bout, mais ce début d'été est le meilleur moment pour tenter de l’éradiquer. La plante a déjà poussé, mais la floraison et l’apparition de pollen ne commencera que fin juillet.
Il existe un certain nombre de moyens comme les faux semis, pour étouffer la plante ou le désherbage, le binage, le fauchage et le broyage, le nettoyage du matériel et enfin la chimie. Mais ce recours au désherbant suppose l'utilisation de tournesol ou de soja génétiquement modifié pour que les plantations résistent à ces produits phytosanitaires. Une méthode très utilisée aux États-Unis, mais qui reste controversée.
Si vous pensez avoir repéré cette plante dans votre secteur, vous pouvez faire un signalement et agir en suivant les quelques conseils présentés sur cette page (signalement-ambroisie.atlasante.fr).