Du 15 au 30 juin, les journées de lutte contre les ambroisies ont lieu partout en France. Cette plante herbacée, originaire d'Amérique du Nord, prolifère depuis plusieurs années en Nouvelle-Aquitaine. Hautement allergisante, elle est envahissante pour les cultures de tournesol, de blé ou de maïs, comme dans celles du nord de la Creuse, où elle s'est installée.
Sur les bords des routes ou les plateaux céréaliers, Amélie Bodin est à l'affût. Sa mission : inventorier la présence de l'ambroisie à feuilles d'armoise, une plante originaire d'Amérique du Nord et introduite en France au XIXᵉ siècle.
Armée de son téléphone, la chargée de projet plantes exotiques envahissantes, au centre permanent d'initiatives pour l'environnement (CPIE) des pays creusois, répertorie les implantations de cette herbacée envahissante et très allergisante.
Ses graines sont dispersées par le vent, les oiseaux, mais surtout par les activités humaines. Son feuillage permet de la reconnaître. « On voit que les feuilles font comme un triangle, donc plus large à la base avant de se rétrécir », précise Mme Bodin. S'ajoute à cela une tige poilue et rougeâtre, et une absence d'odeur.
Jusqu'à - 50% sur les rendements agricoles
C'est au mois de juin que l'ambroisie sort de terre. Dans les champs du nord de la Creuse, où elle s'est installée, elle libère des toxines dans le sol, qui a des conséquences sur les cultures. « La conséquence sur cette parcelle, c'est que le tournesol va mal pousser, mal se développer. Il y aura donc un très mauvais rendement », explique Mme Bodin. Pour les cultures de maïs et de blé, on compte également une perte de rendement allant jusqu'à - 50%.
Les observations des professionnels et des particuliers permettent à la chambre d'agriculture de la Creuse de sensibiliser ses membres à ce problème et d'adopter des stratégies de lutte. « On privilégie soit de mettre des cultures d'automne dans les parcelles infestées, soit d'essayer de mettre en prairie si l'agriculteur ou l'éleveur en dispose », détaille Philippe Ducourthial, conseiller agronomie à la chambre d'agriculture.
Un pollen très allergisant
Autre dommage causé par l'ambroisie : son pollen allergisant avec des pics entre les mois de septembre et octobre. Il entraîne des éternuements, des yeux rouges, un nez qui coule, voire plus grave, comme le souligne Elisabeth Kouvtanovitch, responsable santé environnement de l'agence régionale de la santé de la Creuse : « Cela peut aller jusqu'à une inflammation de la trachée ou des bronches, voire jusqu'à des symptômes d'asthme. »
« Chez certaines personnes, le pollen d'ambroisie peut provoquer des crises d'asthme et cela peut être très dangereux. C'est pourquoi cette plante a été classée en 2017 menace pour la santé. »
Elisabeth Kouvtanovitch - responsable santé environnement de l'ARS de la Creuse
Journées de lutte contre l'ambroisie
Du 15 au 30 juin 2023, les journées de lutte contre l'ambroisie auront lieu partout en France pour informer le grand public et les professionnels sur les problèmes générés par les ambroisies, comme cela avait déjà été le cas en 2022.
En 2020, un arrêté préfectoral avait même renforcé la lutte contre l'ambroisie, fixant les modalités de surveillance, de prévention et de lutte. Il rend notamment obligatoire la destruction de la plante.
Selon les chiffres de l'ARS de la Creuse, en 2021, la présence d’ambroisie à feuille d’armoise avait été constatée dans 47 communes du département et deux cas d’allergie avaient été signalés.