“On a tellement attendu ce moment” : à Angoulême, le festival de la BD se vit en famille

Le Festival de la BD d’Angoulême s’adresse à un public large : professionnels, fans ou simples amateurs de bande dessinée. Le week-end, c’est aussi, et surtout, une aventure familiale. Rencontre.

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Ils ont fait la route depuis Aurillac, dans le Cantal. Magdalena, Jean et leurs trois enfants font partie des nombreuses familles à profiter du week-end pour découvrir le Festival international de BD d’Angoulême qui s’achève ce dimanche 20 mars 2022. 

Direction place du Champ-de-Mars, pour découvrir Le Monde des Bulles. Dans les rues d’Angoulême, il y a foule. Magdalena est prévoyante, elle a écrit son numéro de téléphone sur le bras de ses enfants. “Ils savent qu’ils ne doivent pas s’éloigner, mais avec tout ce monde, on n’est jamais trop prudents”, lance-t-elle en souriant.  

Une première avec les enfants

Le couple est déjà venu à deux reprises au Festival de BD d’Angoulême, il y a une dizaine d’années. Mais jamais avec les enfants. “On essaie de leur montrer qu’une BD, c’est bien plus qu’un objet”, détaille Magdalena, en entrant dans le grand chapiteau du Monde des Bulles. “Une BD, c’est vivant, c’est une vraie profession.”

“On essaie de montrer [aux enfants] qu’une BD, c’est bien plus qu’un objet”

Magdalena, festivalière

Pour une famille de cinq personnes, un festival comme celui d’Angoulême, c’est un budget. Magdalena commence à compter sur ses doigts. “Alors, 120 euros de billetterie sur les deux jours, 150 euros de logement… Plus les restaurants, les achats de BD et le carburant… Je n’ose pas faire le calcul !” 

“On a tellement attendu ce moment”

Mais qu’importe, la petite famille est aux anges. “On a tellement attendu ce moment”, explique Jean, découvrant, émerveillé, tous les stands d’éditeurs. “On avait hâte que les événements comme celui-ci reprennent depuis le Covid.” 

Au stand des éditions Dupuis, leurs trois garçons sont en terrain connu. Les grooms à l’entrée leur proposent des chapeaux de Spirou. Un personnage qu’ils connaissent bien puisqu’ils sont abonnés au journal éponyme.

“Oh regarde maman, c’est Crapule, comme dans le journal de Spirou !”, lance Salvador, 10 ans, en désignant un chat sur une couverture de BD du rayon. Ce sera le premier achat de la journée. Son grand frère Emilio, 13 ans, est à la recherche de bande dessinée fantastique. Sa BD préférée ? “Mutafakaz !”, répond-il. Une saga qui suit les aventures de monstres dans une Amérique au bord de l’embrasement. 

"On ne veut pas passer notre temp à faire la queue"

Et pour se faire plaisir, les trois frères avaient tout prévu avant le festival : ils ont vendu des jouets dont ils ne se servaient plus lors d’un vide-grenier. “On a récolté 50 euros chacun”, explique fièrement Emilio, le plus grand de la fratrie. 

Les garçons aimeraient repartir avec des signatures d’auteurs. Mais au Festival de BD d’Angoulême, la chasse aux dédicaces est un sport. “Regardez ce monde pour Mortelle Adèle !”, lance Magdalena en désignant la longue file d’attente devant le stand. "Nous, on ne veut pas passer notre temp à faire la queue".

Énorme succès de la BD jeunesse depuis plusieurs années, Mortelle Adèle attire de nombreuses familles ce week-end, dont certaines sont arrivées dès l’ouverture des portes à 10 heures pour être sûres d’avoir une signature. 

Des retrouvailles inattendues 

La petite famille, elle, n’a pas de programme établi sur le week-end. “On se laisse porter, c’est comme dans notre vie de tous les jours finalement !”, sourit Magdalena, en quittant le stand Dupuis. Quelques mètres plus loin, elle lève les yeux et reconnaît, sur une affiche, le nom d’un ancien ami : François Duprat. Et ça tombe bien, il est actuellement en dédicace.

La petite famille s’approche de lui : “François, tu nous reconnais ? Magdalena et Jean !” L’auteur les regarde, surpris et heureux : “Purée, oui !” Cela fait 13 ans qu’ils ne se sont pas vus. Ils se sont connu à la fin de leur vie étudiante à Lille. “On a fait trois enfants depuis ! Je te présente Emilio, Salvador et Ernesto, comme les trois révolutionnaires”, sourit Magdalena. 

Ni une, ni deux, la mère de famille achète la bande dessinée de son ancien ami, Bonshommes de pluie, pour que les enfants repartent avec une dédicace personnalisée. 

François Duprat sort son aquarelle. Il se met à dessiner l’un des personnages de Bonshommes de pluie, tout en discutant avec ses anciens amis. Pendant ce temps, Emilio, Salvador et Ernesto le regardent faire, avec des étoiles plein les yeux. Un joli moment partagé pour la petite famille, avant de poursuivre leur découverte du Festival.

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