Loin du quotidien, mais proche de la nature, des personnes en situation de handicap s'initient à la cueillette des plantes sauvages à Barro, dans la Charente. L'occasion de découvrir de nouvelles saveurs, et de créer un projet, au long cours, dans un éco-lieu.
Les plantes sauvages sont une richesse, à portée de main. "Si la plante colle à mon sweat, c'est qu'on peut la manger", explique Théo Pinganaud, membre de l'Archipel de Marceau à Barro dans la Charente. Un groupe d’adultes en situation de handicap est venu découvrir les saveurs de ces plantes. "Il y a plein de choses autour de nous qu'on ne regarde plus. L'idée, c'est de reposer un regard différent sur la nature qui nous entoure, se rendre compte qu'elle n'est pas hostile et qu'elle est même nourricière dans bien des cas", indique-t-il.
"Ça change du quotidien"
Dans les méandres de la Charente, ils profitent d’un moment, hors du temps. "C'est calme, on entend l'eau. C'est rempli de couleurs, il y a beaucoup d'odeurs. On m'a même fait connaître des goûts que je ne connaissais pas. Ça change du quotidien", raconte un des élèves du jour.
Tous font partie du Groupe d’entraide mutuelle (GEM), Le Soleil, basé à Angoulême." Le but, c'est vraiment qu'ils se retrouvent tous ensemble. On est dans de la pair-aidance, c'est rompre l'isolement, faire des activités ensemble. Ils sont constitués en bureau, donc ce sont eux qui sont aux commandes, nous, on est là pour les aider", confie Jean-Michel Lalievre, animateur du GEM.
Pendant un an, ils se rendront chaque mois dans l’archipel de Marceau, un éco-lieu près de Ruffec. Ils y installeront leur propre ruche. "Ils ont plein de questions, c'est un plaisir de partager ce qu'on connaît avec eux tout au long de cette journée", s'enthousiasme Nathalie Dos Santos, membre de l'éco-lieu.
Un autre projet est envisagé, celui d'installer un jardin potager, avec des plantes, offertes par un commerce local. Un cercle vertueux qui correspond à la philosophie du lieu. "L'idée de la permaculture, c'est lorsque je reçois quelque chose, quand je vais le rendre, il faut que ça soit plus riche, donc ça peut être une discussion, ça peut être s'entraider, ça peut être plein de choses. C'est ce qu'on essaye de transmettre aux gens qui viennent nous voir. Il faut tout le temps avoir ça en tête", témoigne Théo. Nourrir les sols et les esprits est alors un grand projet qui se cultive dans le nord de la Charente.