Alors que le corps de Paquita Parra a été exhumé ce mercredi dans le cimetière de Villebois-Lavalette en Charente, les experts considérent que les progrès techniques comme ceux de l'imagerie médicale permettent de retrouver des indices.
Plus de 20 ans après le meurtre de Paquita Parra, le corps de la jeune femme a été exhumé entre 14 heures et 15 heures, ce mercredi 4 septembre au cimetière de Villebois-Lavalette en Charente.
Un important dispositif de sécurité a été déployé, maintenant la presse à près de 500 mètres des portes du cimétière. Les quatre frères de Paquita Parra étaient présents mais sa mère âgée de 87 ans n'a pas fait le déplacement.
Pour la famille, cette nouvelle procédure de l'enquête est un espoir pour connaître la vérité. Ils ne savent toujours pas pourquoi et dans quelle circonstances la jeune fille a trouvé la mort. Son cadavre avait été retrouvé carbonisé sans sa voiture dans la nuit du 3 au 4 décembre 1998.
Cette exhumation permettra t-elle d'en savoir davantage sur les circonstances de la mort de la jeune femme ?
C'est en tout cas l'objectif du juge d'instruction qui a ordonné cette nouvelle phase de l'enquête au vu de nouveaux indices découverts cet été.
La police scientifique a en effet identifié trois profils ADN sur l'un des effets personnels de Paquita, retrouvés dans le bois de Puymoyen en 2018. Deux des ADN sont ceux de Paquita et de sa mère, le troisième n'avait pas encore été identifié. C'est l'élément nouveau de l'enquête.
Christine Maze, l'avocate de la famille a réitéré ce mercredi sa conviction que de nouveaux indices pourraient être découverts.
Le cerceuil était très abîmé, c'était un moment très difficile pour la famille. On atttend tout mais surtout la manifestation de la vérité. On espère que des éléments techniques pourront faire avancer l'enquête à grand-pas. On pourrait par exemple trouver des munitions si Paquita a été tué par balle,
-Christine Maze, avocate de la famille de Paquita.
De son côté, Salvador Parra, l'un des frères de Paquita a exliqué comment il avait affronté ce moment douloureux.
Nous nous sommes préparés car c'est un acte dont on attend beaucoup, on attend tout des analyses, il y a eu des moments dramatiques où nous nous sommes sentis abandonnés par la justice mais on a repris espoir il y a trois ans et là on sent que l'enquête est sur la bonne voie,
-Salvador Parra, frère de Paquita.
Le corps sera passé au scanner
Michel Sapanet, le responsable de l'Institut médico-légal du CHU de Poitiers est formel, il consdère qu'il est possible "de retrouver beaucoup de choses".
Selon ce médecin légiste, les techniques médicales sont désormais utilisées lors des autopsies.Les techniques ont considérablement changé en l'espace de 20 ans, on a en particulier toutes les possibilités données par l'ADN mais aussi par l'imagerie médicale. Le corps est passé au scanner, on va pouvoir retrouver des indices sur les os, il y a aussi tous les progrès de la technique scientifique à la disposition des enquêteurs
-Michel Sapanet, médecin légiste.
On a un plateau technique fantastique, on a réussi à faire intégrer à l'esprit de tout le monde que les techniques médicales du vivant, comme les scanner et les IRM, devaient bénéficier aux morts
-Michel Sapanet, médecin légiste.