Depuis le 1er septembre, les prix des abonnements pour le TER en Poitou-Charentes ont explosé. Ils ont été multipliés par deux parfois même par trois. La raison : l'harmonisation des tarifs sur le territoire de la Nouvelle-Aquitaine et la suppression du Pass'Mobilité en Poitou-Charentes.
Cette harmonisation, mise en place par la Région Nouvelle-Aquitaine et la SNCF, avait été votée le 26 juin dernier par le Conseil régional. Elle pénalise lourdement les abonnés du Poitou-Charentes qui ont vu le prix de leur abonnement grimper en flèche pour tous les trajets que ce soit au départ de Poitiers, La Rochelle, Niort ou Angoulême. Il faut désormais débourser 71 euros par mois pour le trajet Poitiers-Châtellerault, 177 euros pour faire Angoulême-Poitiers ou 245 euros entre Poitiers et La Rochelle. Avec le Pass'Mobilité mis en place par l'ex-région Poitou-Charentes, le coût de l'abonnement ne dépassait pas 80 euros. Une charge supplémentaire importante pour des usagers qui prennent le TER pour se rendre à leur travail ou pour les étudiants.
"Il faut aller loin pour trouver du travail"
Nouveaux tarifs mais aussi nouveaux horaires et suppression de l'accès aux TGV, la rentrée des passagers du TER se fait dans la grogne. La Région Nouvelle-Aquitaine justifie ces nouveaux tarifs en les présentant comme plus justes, car calculés en fonction de la distance parcourue. Un argument réfuté par la FNAUT 16 (Fédération Nationale des Usagers du Train de Charente) qui estime que cette harmonisation ne prend pas assez en compte les spécificités du territoire picto-charentais où il faut parfois aller loin pour trouver du travail. Henriette Trimoulinard de la FNAUT 16 le constate :En milieu rural, il y a de la distance. Il faut aller chercher du travail plus loin. Beaucoup de Charentais descendent à Bordeaux ou remontent à Poitiers pour travailler. Tous les centres importants sont là-bas.
Des négociations vont s'engager entre la Région et la SNCF. Les associations d'usagers espèrent au moins pourvoir préserver l'autorisation d'accès au TGV avec un abonnement TER.
Nous nous sommes rendus ce matin en gare d'Angoulême où nous avons rencontré des passagers très en colère. Reportage de Marine Rondonnier, Cécile Landais et Philippe Ritaine :