Le skipper charentais qui avait fait jusqu'alors la course en tête sur la Route du Rhum a considérablement réduit son allure depuis ce week-end. Il connaît des problèmes techniques à bord de son bateau depuis le départ. Les grosses dépressions essuyées après le départ n'ont pas épargné le trimaran.
L'équipe de Macif a communiqué en fin d'après-midi ce dimanche sur les avaries rencontrées par François Gabart à bord de son maxi-trimaran depuis le départ de la course. Depuis hier, de nombreuses questions se posaient alors que le skipper charentais se fait rattraper par son poursuivant Francis Joyon, lancé dans un sprint.Désormais, on sait pourquoi. Il manque un foil et un safran à bord de Macif. Les foils ce sont les ailes profilées du trimaran lui permettant de se déplacer sur l'eau. Le safran, c'est une partie du gouvernail du bateau.
L'équipe de François Gabart explique dans un communiqué que les "des deux grosses dépressions qui ont bouleversé la course dès les premières heures, et qui ont provoqué des dégâts structurels sur le Maxi Edmond-de-Rothschild, Sobebo Ultim et le Maxi Banque Populaire n’ont pas épargné le trimaran MACIF. François Gabart a rencontré plus de problèmes handicapants en six jours de course qu’en 42 jours de tour du monde".
Les explications concernant les soucis techniques rencontrés par @francoisgabart sur son @trimaranMACIF depuis le départ de cette #RDR2018 https://t.co/ykr0rFsnNa
— Route du Rhum - Destination Guadeloupe (@routedurhum) 11 novembre 2018
Une série d'avaries
Le staff technique autour de Gabart détaille ce qu’ont subi le trimaran MACIF et son skipper :- Première nuit. A la sortie de la Bretagne, François fait face à un problème de vérin de J3, la petite voile d’avant sur laquelle il comptait s’appuyer pour traverser les deux grosses dépressions.
- Dans la nuit de lundi à mardi. François Gabart réalise qu’il n’a plus son foil sur le flotteur tribord : il n’y a quasiment pas de dégâts collatéraux, le foil n’ayant touché ni la coque ni le safran tribord en tombant. Le seul souci est que le puits n’est pas bouché.
- Mardi matin. François entend un craquement. Le long des côtes espagnoles, il a perdu son safran bâbord, qui s’est coupé net sous le casque de safran.
« Dès lors", commente Thomas Normand, responsable du team technique du trimaran MACIF, "la dernière miette de doute sur la capacité d’engagement de François dans chaque course, le moindre soupçon de laisser-aller ne peut plus exister : la difficulté le pousse, le stimule, l’emmène à aller encore plus loin dans l’effort. Il n’a jamais mis un genou à terre, a toujours eu confiance en sa cellule météo ou en son équipe technique. Son obsession, c’est de continuer d’avancer ».
- Mardi. Depuis le passage de la première dépression, François doit également gérer des problèmes de lattes de grand-voile, qui ont cassé dans la dureté de la houle et la rudesse du vent. Il a pu réparer la latte numéro 3, il a enlevé la latte numéro 4.
"François n'a rien lâché"
Malgré ces avaries à répétition François Gabart n'a pas abandonné et a fait face à l'adversité. Ce dimanche après-midi, il est encore en tête de la course mais l'arrivée devrait se jouer au sprint avec Francis Joyon. Une arrivée exceptionnelle pour cette édition 2018 sans précédent."François n’a rien lâché", conclut Thomas Normand. "La perte du foil n’a pas provoqué de dégâts qui auraient pu contraindre à l’abandon. Ces soucis ont forcément eu un impact sur la performance du trimaran MACIF, mais il est toujours en lutte pour la victoire, et le tour de la Guadeloupe va sans doute offrir une arrivée de légende !".