Tatoueuse depuis dix ans, Chrysalide a lancé son compte TikTok l’année dernière. Une manière de partager son travail et de légitimer un métier, qui peine encore à être reconnu, malgré l’engouement.
Dès l’entrée de sa vitrine angoumoise, le ton est donné. Des couleurs acidulées aux objets enfantins : la boutique de tatouage de Chrysalide est à l’image de son travail inspiré de la pop culture.
Je fais des tatouages mignons et colorés. J’aime faire des choses qui font sourire quand on les regarde.
Chrysalide, tatoueuse et tiktokeuse
"Des tatouages mignons et colorés"
Photo de proche, doudous d’enfance ou personnages de dessins animés, les créations de Chrysalide sont à l’image de cette tatoueuse pétillante.
Un univers qui a tout de suite parlé à Camille, l’une de ses clientes du jour, qui n’a pas hésité à faire 400 kilomètres pour encrer dans sa peau un nouveau tatouage, inspiré des films de Tim Burton.
“J’adore son style, donc j’ai attendu huit ou dix mois pour obtenir un rendez-vous, parce qu’elle est très demandée”, se réjouit la cliente.
De l'aiguille aux réseaux
Depuis un an, Chrysalide porte régulièrement une seconde casquette, celle de tiktokeuse. Son compte réunit près de 33 000 abonnés. Un nouveau compte, après la suppression, par erreur, d'un premier riche de 500 000 abonnés, par la direction du réseau social, qui pensait que la tatoueuse était mineure.
“À la base, c’était pour s’amuser, puis j’ai vu un retour, j’ai eu d’autres clients”, explique la tatoueuse.
Sur son compte, elle oscille entre vidéos humoristiques sur son métier et présentation de ses créations, jusqu’à se faire un nom dans le milieu. Un travail qui paie, “à condition d’être régulier”.
Ses publications ont aussi un second but, celui de légitimer une profession qui peine à être reconnue malgré un engouement qui ne cesse de durer.
On est ni artiste, ni artisan. Aujourd’hui, nous sommes prestataires de services. Ça fait trente ans qu’on se bat pour que notre travail soit reconnu.
Chrysalide, tatoueuse et tiktokeuse
À Angoulême, le nombre de salons de tatouages a été multiplié par quatre en dix ans.