Cette affaire sordide avait beaucoup de bruits en 2006. Deux marginaux avaient enlevé et tué dans l'Ain un petit garçon de 10 ans. Ils sont rejugés pour ce crime et aussi pour la tentative d'enlèvement de Valentin, un jeune charentais qui assistait à un mariage à Latillé, dans la Vienne.
Le procès en appel de Stéphane Moitoiret et Noëlla Hégo, un couple de marginaux rejugé en appel pour l'assassinat du petit Valentin, 10 ans, à Lagnieu, dans l'Ain, en juillet 2008, s'est ouvert ce mardi matin devant les assises du Rhône."J'ai l'appréhension de les revoir. j'attends qu'ils passent aux aveux, qu'il y ait une vraie condamnation", a déclaré Véronique Crémault, la mère de
Valentin, avant l'audience qui a débuté peu après 09h30.
Cet appel on ne le souhaitait pas. Cela a été un affront pour nous"
Véronique Crémault, mère de Valentin
Aujourd'hui âgé de 44 ans, Moitoiret a été condamné en décembre 2011 à la réclusion à perpétuité par les assises de l'Ain. De dix ans son aînée, Noëlla Hégo a été condamnée en première instance à 18 ans de réclusion pour complicité d'assassinat avec actes de torture et de barbarie.
Tous deux sont également rejugés pour la "tentative d'enlèvement" d'un garçonnet de cinq ans, également prénommé Valentin, en août 2006 dans la Vienne, en qui ils disaient voir "l'élu qui devait changer le monde".
Le soir du 29 juillet 2008, le corps de Valentin Crémault, 10 ans, avait été retrouvé, lardé de 44 coups de couteau, dans une rue de Lagnieu, où il était sorti faire du vélo.
Très vite les enquêteurs s'étaient orientés vers ce couple de marginaux, hébergés la nuit du drame à la cure du village de Saint-Sorlin, près de Lagnieu. Des traces de sang portant l'ADN de la victime y avaient été retrouvées. Le couple, qui se présentait comme des "pélerins australiens investis d'une mission divine", était interpellé le 3 août 2008 au Cheylard (Ardèche), grâce à la diffusion de portrait-robots.
Moitoiret, qui avait avoué le meurtre à sa compagne, le soir du drame, n'avait jamais reconnu les faits devant les enquêteurs, attribuant le meurtre à un "clone". Comme en première instance, où les experts psychiatres s'étaient déchirés sur la santé mentale des accusés et leur responsabilité pénale, ces neuf jours de procès vont se focaliser sur la pénalisation de la folie.
Le dix experts ayant examiné Moitoiret s'accordent sur sa "psychose". Mais seuls quatre d'entre eux ont conclu à une "abolition totale de son discernement", empêchant toute condamnation. Pour les six autres, il s'agit seulement d'une "altération du discernement", ce qui le rend accessible à une sanction pénale. Les experts ont par ailleurs estimé que Noëlla Hégo, qui se faisait appeler "Sa Majesté", exerçait une domination sur son compagnon et que sa responsabilité pénale n'était pas altérée.
Le verdict est attendu le 22 novembre.