Les salariés de l'usine charentaise de Verallia étaient appelés à se mobiliser ce mercredi matin à Chateaubernard, près de Cognac, pour s'opposer aux 80 suppressions de postes annoncées sur le site.
"Un emploi supprimé à Verallia, c'est trois emplois supprimés en sous-traitance". Distribution de tracts ce mercredi matin devant l'usine Verallia de Chateaubernard (Charente) pour s'opposer au vaste plan de réduction d'effectifs annoncé il y a quelques jours par la direction du groupe. L'entreprise cognaçaise, poumon économique du bassin d'emploi, devrait perdre 80 de ses 350 postes et un four qui ne sera pas reconstruit.
Numéro 3 mondial du verre d'emballage, Verallia (ex Saint-Gobain), justifie ces coupes claires par une baisse de la demande en verre sur un marché de plus en plus concurrentiel. Les salariés présents lors de cette manifestation rejettent ces arguments. Ils estiment que ce plan de restructuration n'est pas une fatalité. "Verallia fait du chiffre d'affaires. Rien qu'en France, on représente 35% du chiffre d'affaires et on a augmenté de trois points" dénonce Dominique Spinali , délégué syndical CGT.
Je ne vois pas pourquoi on ferme un four. On a de l'argent.
Parmi les manifestants, beaucoup se disent inquiets pour leur avenir. "On a tous peur, on a des factures, des enfants" nous explique l'un d'eux. D'autres déplorent un sentiment d'abandon des pouvoirs publics. "C'est catastrophique ! Si on ne fait pas quelque chose, on est mal. C'est pas normal aussi que l'Etat laisse faire."
D'autres actions similaires ne sont pas à exclure au cours des prochaines semaines.
Reportage de Bruno Pillet, Cécile Landais et Thierry Cormerais :
MISE À JOUR le 26 août 2020 :
Le plan social qui concerne 80 emplois, un scandale pour la CGT alors que l'entreprise est bénéficiaire. Le syndicat a sollicité les élus locaux et le député du Nord Fabien Roussel qui est aussi secrétaire général du PCF. Il a fait le déplacement ce mardi 25 août pour rencontrer élus et syndicats.
Un reportage de Jérôme Deboeuf et Christophe Guinot :