C’est un numéro tout en saveurs que ce numéro 46 de Côté Châteaux. Jean-Pierre Stahl et Vincent Rivière sont allés à la rencontre de ces vignerons du Poitou-Charentes pour ce premier numéro de l’année 2024.
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Tout commence sur l’île de Ré avec des vendanges qui se terminent fin septembre… Vous allez faire connaissance avec ces vignerons de l’île de Ré, adhérents de la cave coopérative de l’île UNIRE, que l’on retrouve en pleine période de la taille de la vigne, à l’instar de Rémi Carré sur Saint-Martin-en-Ré ; une taille cruciale comme en témoigne ce vigneron : « là, on est sur une tâche très importante, si ce n’est la plus importante dans notre travail de vigneron » car elle détermine en effet la récolte 2024 à venir. Un travail qui s’échelonne sur trois à quatre mois en général, jusqu’en mars.
Le directeur de la cave Christophe Barthère nous explique que la cave coopérative regroupe aujourd’hui « 40 vignerons qui exploitent 500 hectares de vigne et produisent environ 35 000 hectolitres une année normale », entre du vin tranquille et du cognac, et « une belle année 45000 hectolitres comme en 2023 ». Des vignerons qui ne s'en tirent pas trop mal : « des rouges, ce n’est pas ce que l’on vend le plus, nous, on est plus rosés et blancs secs pour accompagner les fruits de mers. Notre clientèle est sur l’île de Ré, à 70 % on vend sur l’île de Ré, le reste est vendu autour de La Rochelle, mais pas très loin, ça, c'est un gros avantage. »
Une tradition de distillation qui remonte au XVIIe siècle
Qui dit vignoble du Poitou-Charentes dit bien évidemment Cognac. Vous verrez dans un reportage que les producteurs ont su se relancer après avoir subi une crise dans les années 90. Les ventes sont reparties au beau fixe grâce au marché américain notamment et aux rappeurs qui ont fait la promotion du Cognac.
Dans ses chais, nous arrivons en pleine distillation avec ses vieux alambics : « c’est en effet une double distillation, on commence à l’origine avec du vin que l’on commence à faire bouillir et on va jouer sur la température d’ébullition pour séparer les composés, sachant que l’eau s’évapore à 100 degrés, nous, on va chauffer un tout petit peu moins… C’est un processus très lent qui se fait en deux fois… Ici, à partir de novembre, on distille jour et nuit… »
Frédéric nous présente aussi son père, producteur lui-même, qui avait appris le métier avec son grand-père : « j’ai participé à la distillation dans cet alambic, là, il distillait au bois, j’ai fait mes débuts, mon apprentissage avec lui, qui sortait les braises toutes chaudes, parce qu’à un moment donné, il faut ralentir le feu. » Et Frédéric de commenter les arômes de son cognac : « on va se retrouver avec des notes de surmaturité, de banane flambée, d’ananas rôti… Sur ce cognac de 2002 mis en bouteille en 2022. »
Les vignobles en Poitou-Charentes sont pas mal étendus, puisqu’on trouve de la vigne aussi au nord de Poitiers. À Jaugnay Marigny, nous retrouvons Isabella Meuli, jeune anglaise propriétaire du château des Roches : « en 1990, mes parents cherchaient une résidence secondaire, on habitait à Londres, et ils ont trouvé le château des Roches et sont tombés amoureux ». Depuis, le domaine s’est enrichi avec des associés et s’appelle le domaine Ampelidae, dirigé par Gilles de Bollardière comme directeur technique… « On fêtera les 20 ans des vendanges ensemble ici au château des roches, et c’est devenu un des principaux domaines en agriculture biologique de la Loire et de Nouvelle-Aquitaine. »
Un terroir d'exception
Petite visite des chais qui renferment une cinquantaine de cuves de tailles et de formes différentes correspondant aux différentes parcelles, avant de découvrir le fleuron de leur production, une cuvée de pinot noir : « ce cépage est particulièrement bien adapté à nos sols de silex et de tuffeau et c’est pour cela qu’on arrive à exprimer beaucoup de finesse dans notre cuvée », précise Gilles de Bollardière.
En ce dry january, c’est aussi l’occasion de voir ce qui se fait chez Ampelidae, ce domaine produit, outre son blanc d’hiver, un vin sans alcool, découvert lors d’une opération porte-ouvertes au château avec des visiteurs agréablement surpris.
Accord mets et vins
La dernière séquence de ce Côté Châteaux nous emmène chez une productrice de Cognac et de pineau des Charentes, Fanny Fougerat à Burie (17) : « je suis la 4ᵉ génération à faire du vin et à distiller ici… » À ses côtés, le chef Pascal Pressac, ancien chef de la Grange aux Oies, responsable des Tables Gourmandes de Poitou-Charentes ; il lui propose un savant accord met et pineau : « pour accompagner le pineau de Fanny, on va travailler la coquille Saint-Jacques, produit de saison, et l’association est très intéressante avec un pineau très jeune, avec une quenelle de topinambour, quelques pickles d’oignon et un peu de fraîcheur avec quelques jeunes pousses… Très belles alliances Fanny, non ? »
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