Ils s'y attendaient, plus ou moins. De nombreux commerçants baisseront leur rideau ce jeudi soir, 29 octobre, veille d'un nouveau confinement généralisé. Entre compréhension et inquiétudes, les enseignes font contre mauvaise fortune bon cœur.
L'annonce du nouveau confinement généralisé par le président de la République les a à peine surpris. Ce jeudi soir, veille du début du nouveau confinement sanitaire, de nombreux commerces dits "non-essentiels" devront fermer leurs portes.
Les premières annulations
A peine le discours d'Emmanuel Macron terminé, le réceptionniste annonce la mauvaise nouvelle : "On a déjà des annulations". Ce patron d'hôtel - restaurant de Brive vient d'apprendre qu'il ne pourra conserver que le gîte, pas le couvert. "Je m'attendais à des décisions mais pas à quelque chose d'aussi radical". Et la colère : "On arrête encore une fois l'économie. On parle de commerces essentiels mais je pense être un commerce essentiel. Si les gens continuent de travailler, ils ont besoin de se loger, de se restaurer !"En cuisine il faut désormais vider les frigos, évacuer les stocks. "On va essayer de gaspiller le moins possible. Je vais donner le stock au personnel, ce ne sera pas perdu pour tout monde".
Non-essentiels mais tellements utiles
Si la liste reste celle de l'arrêté du 15 mars 2020, seuls certains magasins pourront en effet rester ouverts comme les garages automobiles, les enseignes d'alimentation générale, les commerces de matériels informatiques ou encore les marchands de journaux. Terminé en revanche pour les coiffeurs, la vente de vêtements ou les fleuristes, même si ces derniers bénéficient d'une dérogation et pourront rester ouverts ce weekend pour la Toussaint."Ce matin, un client m'a appelé pour me proposer d'acheter toutes les fleurs que je n'aurai pas vendues. Une véritable surprise pour cette commerçante, mais "c'est quand même le coup de grâce pour les compositions de Noël, mais on va essayer de conserver un peu de joie de vivre. On va essayer de tenir le coup."
"Bien court sur les côtés !"
Pour éviter la panique capillaire du premier confinement, certains se sont, dès le début de la semaine, rués chez les coiffeurs. Ce responsable d'un salon a même décidé de jouer les prolongations en ouvrant jusqu'à 20 heures ce jeudi soir. "Mais je ne pourrai pas satisfaire tout le monde. Nous allons reprogrammer tous les rendez-vous de novembre pour qu'ils soient prioritaires lorsque nous ouvrirons à nouveau."Pour cette responsable d'une boutique de vêtements, là aussi, c'est une "dernier jour" un peu particulier. "C'est un choc parce que pour le commerce, ça va être une catastrophe. Mais on est prêt à tous les sacrifices pour endiguer cette épidémie et je sais que je peux compter sur la fidélité de mes clientes. Je vais garder le contact avec elles, via les réseaux sociaux pour leur présenter les nouvelles collections."
On croise les doigts. On ne peut rien faire d'autre de toute façon
Fidelité et réseau sociaux également pour cette autre commerçante à Guéret : "Nous avions profiter du premier confinement pour constuire un site internet. Il va falloir le mettre à jour. Nous pensons également proposer du drive. Mais ça nous fait quand même très peur. Je tiens une maroquinnerie et Noël, c'est une période très importante pour nous."