Qu'ils soient ou non des professionnels de l'humour, certains Néo-Aquitains tentent de mettre un peu de sourires dans leur situation. Une manière de vaincre l'anxiété et d'aider les autres à se détendre le temps d'une vidéo.
C'est un humoriste qui monte. Le Charentais François Guédon compte par exemple plus de 1,4 millions de vues sur Youtube pour son sketch sur la consanguinité. Aujourd'hui il est confiné dans son petit village de Mosnac, mais garde toute sa créativité. "J'ai un devoir de bonne humeur citoyenne", revendique-t-il !
"Comme beaucoup, je suis au chômage technique, j'ai du temps. Je me suis dit, autant essayer d'égayer un peu la vie des autres." Celui qui écrit habituellement des sketches avec de vrais personnages, en hésitant pas à piocher dans ses racines charentaises, a décidé de lancer "L'Art de la glande", soit une vidéo par jour de confinement, en essayant de se renouveler à chaque fois. Un sacré challenge personnel, surtout si le confinement venait à durer ! "Ca me fait du bien", explique François, et ça en fait sans doute aussi à son public, qui peut le suivre sur YouTube, Facebook et Instagram.
Autre pro de l'humour, Sofiane Ettaï, installé depuis 10 ans dans la région bordelaise. Confiné à St-André-de-Cubzac en Gironde, il confirme : "l'humour, c'est une arme de survie indispensable, un réflexe de défense." Entre deux devoirs pour les enfants, il tente de trouver de l'inspiration dans les scènes parfois absurdes qui rythment l'actualité du Coronavirus. "Il y a un ressort comique évident dans beaucoup de nos actes en ce moment." Pour ceux qui le suivent sur YouTube ou les réseaux sociaux, il a donc adapté son "vlog de gros", dans lequel il teste normalement des restaurants, en mode confinement, avec la critique des spaghetti bolognaise familiales !
Sofiane tente aussi, et c'est nouveau pour lui, des improvisations à la radio. "Les planches me manquent", assure-t-il, mais il faut savoir se "mettre un peu en danger", surtout en cette période.
Amateurs, mais drôles aussi !
Adrien a ce que l'on appelle un "gros compte" Twitter (@scipionista), avec quelques 51460 abonnés. Sa cible favorite quand tout va bien ? Les Girondins de Bordeaux, son club de coeur. Oui mais voilà, le Covid 19 étant passé par là, le foot est à l'arrêt et Adrien confiné dans sa ville d'origine, Talence, dans la banlieue de Bordeaux, où il voit passer "beaucoup plus de joggers que d'habitude". Alors le jeune homme s'est adapté, comme tout le monde. "Je me suis fait la remarque que 99,9% des tweets concernaient le coronavirus, c'est la première fois que Twitter est en boucle sur un sujet aussi longtemps." Rassurez-vous, "Scipion" n'en a pas perdu son sens de l'humour ravageur pour autant !
Sevran, Seine-Saint-Denis, photo prise ce matin ... nous sommes le problème. pic.twitter.com/MK1beWH52Y
— Scipion (@Scipionista) March 22, 2020
Au delà de la rigolade, Adrien partage aussi ses coups de coeur, documentaires ou séries. "Pour une fois, on a le temps de tout regarder !" Des conseils très avisés, et bien utiles pour passer le temps. Un compte à suivre absolument, qui devrait être reconnu d'utilité publique !
Making a Murderer très clairement mais mention spéciale à Sunderland Till I die, Grégory, dans la tête d’Aaron Hernandez, Drive to Survive, Don’t fuck with cats, les Losers du sport, Confession Tapes : Ted Bundy et les génies du mal. https://t.co/NgjwSdG8fH
— Scipion (@Scipionista) March 24, 2020
Sur Internet, on trouve aussi les habituels hyperactifs en mal de sensations, comme le Corrézien d'adoption Romain Feillu, tout jeune retraité des pelotons professionnels. Confiné chez lui à Chartrier-Ferrière, près de Brive, l'ancien maillot jaune du Tour de France, réputé pour sa joie de vivre et ses bons mots, régale ses 5 000 "amis" Facebook avec des vidéos hilarantes. "Je n'y pense pas vraiment, c'est très spontané. L'idée c'est de s'amuser, faire rire les proches." Des facéties bon enfant qui ne laissent personne indifférent ! "La plupart des gens rigolent, mais certains sont choqués !"
Et enfin il y a ceux qui se créent des groupes "familiaux" pour partager des bons moments, comme Georgette (prénom modifié à sa demande !) sur WhatsApp. "Ca va du bébé d’1 an à mes grands parents de 73 ans. Chaque jour nous nous donnons des défis à distance ! Se déguiser le premier jour, danser en sautant sur le lit (pour imiter mon petit cousin de 2 ans) sur la Compagnie Créole, se dessiner chacun à tour de rôle et deviner quel membre de la famille nous avons fait... le but étant de surprendre les autres à chaque fois. Celui qui gagne le défi a le choix du défi du lendemain."
Les exemples sont légion, en se rappelant que le rire aggrave rarement les choses... Bon confinement à tous !