Dans les châteaux du Limousin, l’heure est à l’entretien. Après près de deux mois sans visiteurs, les châtelains espèrent un regain de l’activité cet été.
La vie de château. Qui n’en a pas rêvé depuis le début du confinement ?Sûrement pas Pierre Lajoix, l’heureux propriétaire du château de Villemonteix dans la Creuse. Si l’entretien de ce Donjon du 15e siècle lui demande plus de travail qu’en temps normal, il réalise la chance qu’il a.
On a énormément de chance et j’en suis conscient. Je pense beaucoup aux gens qui sont confinés dans des barres d’immeuble.
En attendant, le travail ne manque pas. Même en période de confinement, il faut choyer ces joyaux du patrimoine limousin.
À Saint-Junien-les-Combes en Haute-Vienne, Jacques de Sainte-Croix, doit s’occuper seul des 5 hectares qui entourent son château. Une activité épuisante, mais que ce jeune retraité apprécie.
Entre les grands rangements, la tondeuse, le désherbage… Les journées sont presque trop courtes.
Pas de répit pour ce châtelain, car il espère pouvoir accueillir au plus vite de nouveaux clients dans ses chambres d’hôtes.
Fermetures des frontières, un effet d’aubaine
La plupart des châteaux du Limousin vivent des visites et des locations de chambres. La saison commence généralement au mois d’avril. Alors, pour combler le manque à gagner de ces dernières semaines, les châtelains comptent bien sur l’été.
Un été qui devrait être français. Le maintien des mesures empêchant les déplacements à l’étranger devrait favoriser le développement du tourisme local. C’est ce qu’a constaté Jacques de Sainte-Croix.
Normalement, on a 70 % d’étrangers et seulement 30 % de Français. Cette année, on a pour le moment 100 % de réservations françaises.
Les châtelains envisagent tout de même d’adapter leur offre à la situation sanitaire. Au Château de Marsac en Corrèze, Clarisse Sinaceur prévoit d’allonger les périodes de locations et d'intensifier le nettoyage des chambres.
On va être obligés de laisser plus de 24 heures entre deux clients, pour avoir le temps de désinfecter la totalité des espaces. On va donc privilégier des séjours d’une semaine minimum alors qu’en temps normal, on peut descendre jusqu’à 3 nuits.
Tout cela reste cependant très flou. Pour l’instant, les châtelains ne savent pas quand ils pourront recevoir à nouveau du public.