Coronavirus : quel avenir pour les petits commerces en Limousin ?

La fermeture temporaire des petits commerces engage les CCI du Limousin à se mobiliser davantage pour les conseiller et les aider dans leurs démarches. Une des questions actuelles : les soldes prévues pour le mois de juin seront-elles repoussées ou annulées ? Point sur la situation.

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Des décrets du 25 mars 2020 publiés au Journal Officiel le 26 mars dernier ont été présentés pour les entreprises par l'Etat.

Parmi elles, le report des paiements de loyers, des factures d'eau et d'électricité "afférents aux locaux professionnels des entreprises" et la création d'un fonds de solidarité à destination des "entreprises touchées par les conséquences économiques, financières et sociales" suite au covid-19. Qu'en est-il des entreprises en Limousin ?

En Haute-Vienne

Sophie est gérante d'un magasin de vêtements dans le centre-ville de Limoges. Dès que la fermeture des magasins a été annoncée, elle s'est immédiatement posé la question des conditions dans lesquelles allait se faire la réouverture.

Nous allons rouvrir courant mai probablement, et il y aura pas mal de ponts. On sait qu'en mai les clients se font plus rares, car le mois de juin arrive juste après avec les soldes.

Sophie se retrouve aujourd'hui avec beaucoup de stocks de vêtements "on a eu dix jours en mars seulement pour la nouvelle collection". Pour elle, le maintient des soldes est une idée à oublier.

L'idéal serait de ne pas faire de soldes du tout. Nous sommes surchargés d'articles, c'est très compliqué. Face aux grosses enseignes, les indépendants comme moi ne feront jamais le poids.

Pas d'alternative à la fermeture pour ce magasin, Sophie ne souhaite pas ouvrir de e-shop pour pallier le manque de recettes "pour moi, les clientes ont besoin de toucher le vêtement avant de l'acheter. Mettre ça en place en ce moment serait de la concurrence déloyale."

Elle reste néanmoins présente sur les réseaux sociaux pour entretenir un lien avec ses clientes "très solidaires".

Membre de l'association Pignon sur Rue 87, elle se tient informée comme bon nombre de gérants de commerces du centre-ville sur les réseaux sociaux de groupe de commerçants. Mais pour le moment, ils ne "voient rien venir".

Nous avons vu que la région Nouvelle-Aquitaine prévoyait d'aider les commerces, mais pour l'instant pas d'informations supplémentaires.

Une enquête réalisée par la CCI de Limoges et de la Haute-Vienne montre que 49% des 900 entreprises ayant répondu aux questions ont était contraintes de fermer leur établissement, 81% "accusent une baisse de leur chiffre d'affaire", 62% "l'estiment à 50% et plus".

Face à ces chiffres et aux questions de chacun, la CCI de Limoges et de la Haute-Vienne a mis en place une cellule de crise par mail crise@limoges.cci.fr et un numéro pour les entreprises concernées : 08 01 90 22 87.
 

En Corrèze

Pour Françoise Cayre, Présidente de la CCI de la Corrèze, une des problématiques principales en cette période est la "concurrence déloyale" entre la grande distribution, les plateformes de e-shop et les petits commerces. La clientèle est encore aujourd'hui a même de consommer via internet au détriment des commerces de proximité qui pourraient voir leur clientèle baisser lorsque leur activité aura repris.

Aujourd'hui, nos commerçants sont dans une phase de sidération. Nous mettons en place tout ce que nous pouvons notammant avec la Dirreccte, avec les banques. Nous sommes en lien avec l'ensemble des présidents de la Nouvelle-Aquitaine pour répondre à plusieurs problématiques.

Parmi elles, les arrêts de l'activité et la possibilité d'accorder ou non le chômage partiel à certaines entreprises. "Nous avons pas mal de réponses grâce aux ordonnances." Les solutions sont données au compte-goutte sur une échéance courte, la sortie de cette crise sanitaire est pour Françoise Cayre encore inquiétante :

Je me fais beaucoup de souci pour les commerces de proximité. Ceux qui ont des problèmes de trésoreries, et malgré les aides de l'Etat et de la région, dans quel état vont-ils sortir de cette phase dramatique ? C'est une question fondamentale.

Selon, la Présidente de la CCI de Corrèze la problématique est à double entrée : sanitaire dans un premier temps, "il est important que nos commerçants reviennent en bonne santé" et économique ensuite, "nous devons et allons insister pour que les consommateurs privilégient les commerces de proximité à l'issue de cette crise, ils sont des acteurs majeurs de l'aménagement de nos territoires."

Enfin, Françoise Cayre incite les commerçants à élargir leur activité sur internet, pour permettre aux consommateurs d'accéder à une market place locale et à mettre en place des systèmes de livraison.

Une plateforme est mise en place pour répondre aux problématique des commerçants de proximité en Corrèze au numéro suivant : 05 53 35 80 80.
 

En Creuse

Philippe Daly, Directeur général de la CCI de la Creuse réfléchit à une stratégie concernant la période de soldes prévues initialement du 24 juin au 21 juillet, avec ses homologues locaux. S'il était envisagé que les soldes soient décalées, pour Philippe Daly et ses équipes cette solution n'est vraisemblalement pas la plus avantageuse pour les commerçants creusois.

Après avoir échanger avec quelques commerçants, nous nous sommes rendu compte que le mois d'août n'était pas la bonne période. Nous allons sondé les commerçants creusois à ce sujet, pour avoir un avis sur leur ressenti.

La CCI de la Creuse a adressé une lettre à la Préfète pour lui faire par des doléances des représentants de commerces, alerter de la concurrence déloyale et des "combats assymétriques qui pouvaient avoir lieu entre les grands groupes et les petits commerces".

Une enquête a également été faite auprès des commerces locaux sur l'impact du coronavirus sur l'économie : 430 entreprises sur 4900 y ont répondu. 45% des entreprises du territoire creusois ont fermé leur établissement. "Parmi eux, beaucoup sont des TPE allant jusqu'à 4 salariés, et ce sont majoritairement des commerçants".

Enfin, une cellule de crise appelées "Commerçants creusois vs. Coronavirus" a vu le jour pour développer des modalités, tout en restant au plus proche des entreprises.

Par mail ou par téléphone, un collectif de commerçants discutent de leurs problématiques et des mises en oeuvres opérationnelles. Cela permet de faire bénéficier au plus grand nombre de certaines pratiques.

Comme pour l'ensemble de la région, en Creuse la situation inquiète. "Nous sommes inquiets sans pour autant être alarmiste sur l'activité trésorière : possibilité d'acheter des stocks et de pouvoir les vendre, de pouvoir payer des salaires, s'il y a des employés au sein de l'entreprise. Mais également de l'issue de cette période pour des commerces qui se demandent s'ils "vont toujours pouvoir exister."

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