Marcel Gay est journaliste grand-reporter, auteur d'une contre-enquête sur l'affaire des sabotages de ligne TGV : "Le coup de Tarnac" (édition Florent Massot, 2009). Pour lui, il n'y a pas de preuve de l'implication des mis en examen et le parquet de Paris se ridiculise en faisant appel.
"Tout ça pour ça". Dépité Marcel Gay. Journaliste grand-reporter, il est l'auteur du livre "Le coup de Tarnac", une contre-enquête sur le sabotage des lignes TGV en 2008 pour lesquels 8 militants libertaires sont mis en examen.
Après sept années de procédures, le dossier a pris des allures de feuilleton depuis samedi 8 août 2015. La juge d'instruction a en effet décidé dans son ordonnance de renvoyer les prévenus en correctionnel mais sans la circonstance aggravante d'entreprise terroriste. Lundi 10 août, comme la procédure l'y autorise, le Parquet de Paris a fait appel de cette décision.
Entretien avec Marcel Gay, invité du 19/20 sur France 3 Limousin le 10 août 2015 :
"Le fait que le parquet fasse appel ne changera de mon point de vue, absolument rien à l'histoire. Au contraire, le parquet continue à se ridiculiser. C'est de l'obstination."
"Il n'y a pas de preuves"
"L'association de malfaiteurs qui renvoie devant une juridiction de jugement, cette association suppose des actes concrets, matériels, des actes préparatoires dans la commission des faits, or moi je ne connais pas de preuves dans ce dossier apportées par l'accusation selon lesquelles des jeunes de Tarnac seraient auteurs ou complices des sabotages commis dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 sur des lignes SCNF"."Moi ce qui m'intéresse ce sont les faits, les - faits, rien que les faits."
"J'ai travaillé directement sur l'affaire, des les toutes premières minutes, dès les mises en examen à Limoges, à Tarnac. Moi ce qui m'intéresse ce sont les faits, les - faits, rien que les faits. La charge de la preuve incombe à l'accusation : quelles sont les preuves que les jeunes sont impliqués dans cette affaire là ? A ma connaissance, il n'y en a pas une seule. Si on est dans un Etat de droits, il fallait, quand on est juge anti-terroriste, prononcer un non-lieu dans cette affaire-là, et ne pas laisser, pendant sept années, la procédure s'enliser".