La sous-préfecture a annoncé le 20 octobre dernier la mise en demeure prochaine du refuge animalier bortois s'il ne trouve pas de solution pour mettre aux normes la structure. Au 31 décembre, le refuge qui assure aussi les services de fourrière de la commune, ne pourra plus accueillir que 9 chiens. Une obligation impossible à gérer pour l'association et la commune qui recueillent chaque année plusieurs dizaines d'animaux.
Le concert d'aboiements est au rendez-vous. Dans les boxes bétonnés et grillagés, 18 chiens donnent de la voix.
18, c'est deux fois trop pour les services vétérinaires venus inspecter le Refuge animalier bortois il y a un an.
Raison invoquée : Non conformité majeure sur plusieurs points examinés par les services de l'Etat. Le rapport rendu depuis est sans appel.
Inadapté à l'accueil d'autant d’animaux, l'unique refuge de Haute-Corrèze n'a depuis pas trouvé de solution. Et pourtant, jeudi, la décision de la sous-préfecture est tombée: à partir du 1er janvier 2023, seulement 9 chiens pourront être pris en charge sur le site. Laissant l'association et la commune avec une équation insoluble à résoudre.
Pour rappel, les maires sont responsables des animaux errants présents sur leurs communes. Il leur incombe de disposer ou de souscrire une convention avec une fourrière. Soit la fourrière est en régie municipale, soit c'est une association ou une structure privée avec laquelle la commune établit une délégation de service public.
Qui va s'occuper des animaux ?
"Les communes se sont habituées au service rendu par la refuge bortois. Si on raisonne par rapport à ce qu'était le rayon d'action du refuge, bien évidemment, on ne peut pas fonctionner de la même façon" se désole Eric Ziolo, maire de Bort-les-Orgues.
Réduire le champ d'action de l'association qui a accumulé près d'une trentaine de conventions avec des communes alentours et leur transférer la compétence fourrière est tout simplement impossible.
"On nous propose un service fourrière uniquement assuré par la municipalité bortoise, en collaboration avec le refuge, mais l'afflux de chien restera le même que par le passé. On sait comment ça fonctionne jusqu'à maintenant : les communes non conventionnées se servent de communes conventionnées. L'association ne pourra pas financer un service fourrière à l’échelon de la Haute-Corrèze pour une seule commune" explique Alexandre Chauvet, président du refuge animalier bortois.
Contrainte de rompre les conventions avec les communes, l'association perd près de 30 000€, l'équivalent des frais vétérinaires des 200 chiens récupérés chaque année.
Si cette solution n'est plus viable, la communauté de commune envisage d'avoir recours à un prestataire privé, même si cela coûtera plus cher au contribuable.