Pour lutter contre la baisse de fréquentation de leurs enseignes et l’isolement de certains habitants, les commerces du village d’Aubazine, près de Brive, se sont associés pour assurer des livraisons communes.
Robin Mazerm, est pisciculteur à Aubazine. Depuis le début de la crise du Coronavirus, les clients se font rares dans son magasin. Une réalité qu’il n’est pas le seul à devoir affronter. La plupart des commerces de cette petite commune corrézienne sont fortement impactés par le confinement.Alors Robin Mazerm a eu une idée. Avec plusieurs commerçants du village, ils ont décidé de mettre en place un système de livraison commune. Une alternative pour maintenir la vie de leurs commerces et l'approvisionnement des personnes plus isolées.
Une initiative grandissante
Chaque semaine, les Aubazinois ont jusqu’au mardi soir pour passer commande auprès des commerces du village. Sur la liste, on retrouve pour le moment l’épicerie, le bar, la ferme piscicole et la boucherie.
Pour le responsable de cette dernière, ces livraisons sont une aubaine. Les commandes augmentent chaque semaine.
Il y a deux semaines, j’ai eu 10 commandes, la semaine dernière une quinzaine. C’est bénéfique pour moi. Je peux toucher des clients qui sont bloqués chez eux.
La semaine prochaine, un apiculteur et un vendeur de viande de volaille devraient rejoindre le réseau, afin de répondre à une demande en hausse. Certaines commandes proviennent désormais de personnes habitant les communes voisines. Une demande à laquelle le réseau n'est pas sûr de pouvoir répondre.
Entretenir le lien social
Une fois les produits récoltés dans chacun des magasins, le jeudi matin, Robin et un de ses collègues, assurent bénévolement la livraison auprès d’une trentaine de foyers.
Parmi eux, Catherine Fauvergue. À 64 ans, elle ne préfère pas prendre le risque de sortir pour faire ses courses.
J’ai reçu l’information par un tract dans ma boîte au lettre. J’ai trouvé ça très bien. Ça me permet de faire vivre les commerçants locaux tout en me protégeant.
Les mesures sanitaires sont, en effet, scrupuleusement respectées, rappelle Robin Mazrem.
Chaque produit est désinfecté. Ensuite, on dépose les commandes dans des caisses préparées par les gens devant chez eux. Le règlement est aussi dans la caisse. Il n’y a pas de contact physique.
Pas de contact physique, mais un contact humain, essentiel pour certaines personnes isolées. Dans leurs cagettes, Robin et Jean-Pierre apportent aussi le journal, fourni par le bar du village, et des nouvelles des autres personnes livrées.
Ces livraisons, c’est aussi un lien avec le monde extérieur.